Dans un verdict inhabituellement sévère pour les affaires militaires, Julien M., un sergent-chef de 41 ans, a été reconnu coupable de « harcèlement sexuel » envers une collègue de travail, Léa (nom changé), qui est de dix-huit ans sa cadette. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu ce jugement le jeudi 20 juin. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
En plus de la peine d’emprisonnement, Julien M. a reçu plusieurs autres sanctions. Il lui est interdit pendant trois ans d’exercer en tant que militaire, d’être éligible à une élection et doit suivre un programme de formation sur la lutte contre le sexisme et la promotion de l’égalité des sexes. Cette condamnation apparaîtra sur son casier judiciaire au bulletin n° 2, mettant en péril sa carrière militaire.
Récemment assignée au secrétariat du cabinet du ministère des Armées, Léa a accusé Julien de harcèlement sexuel quotidien pendant quatre mois depuis son arrivée à l’Hôtel de Brienne, situé dans le 7e arrondissement de Paris. Lors des audiences, elle a exposé une longue liste de commentaires sexistes de son collègue, comme par exemple, des propositions indécentes et des menaces de viol. Les comportements inappropriés de Julien M. incluaient aussi des intrusions physiques, comme se coller contre elle pour regarder son écran d’ordinateur ou la suivre dans les vestiaires, ont été également signalés par le président du tribunal.
Le parquet avait demandé une condamnation de quatre mois ferme et vingt mois avec sursis lors d’une audience le 17 mai, où l’accusé, Julien M. témoignait de ses remords. Il avait exprimé une honte pour ses paroles et ses actions, blâmant le stress découlant d’une charge excessive de travail. Cependant, il a maintenu que ses actions relevaient de l’humour, affirmant qu’il pensait que sa « blague » serait comprise comme absurdité.
De son côté, Léa a décrit le calvaire qu’elle avait traversé, comprenant sa répugnance pour l’armée, suite à ses expériences traumatisantes. Après être entrée dans la marine à 18 ans avec des ambitions pour travailler à l’Élysée, elle déclare que Julien M. a « tout ruiné ».
Sortir du tribunal le jeudi avec un sourire, Léa se sentait soulagée : tout ce qu’elle avait vécu avait été confirmé par la justice. Elle a exprimé sa reconnaissance pour la fin de ses trois années d’épreuves et de peur qui lui ont tout de même permis de retrouver la foi en l’homme, qu’elle avait perdu en raison de son expérience dans l’armée.
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