L’un des objectifs majeurs de Paris 2024 est de réduire de moitié l’empreinte carbone des Jeux olympiques et paralympiques par rapport aux éditions antérieures pour se conformer à l’accord de Paris sur le climat. Cependant, un rapport indépendant publié par l’association The Shifters, affiliée au Shift Project, un groupe de réflexion axé sur la transition écologique fondé par Jean-Marc Jancovici, estime que cet objectif ne sera pas atteint. Le facteur déterminant serait le nombre important de voyages internationaux, notamment en avion, des spectateurs, ce qui augmenterait considérablement l’empreinte carbone de l’événement.
Le Comité d’organisation s’est engagé à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux moyennes des Jeux de Londres 2012 et de Rio 2016, Tokyo ayant organisé les jeux sans spectateurs en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. Ils ont donc établi un plafond d’émissions de 1,5 million de tonnes de CO2 équivalent, ajusté à 1,58 million de tonnes. Les organisateurs estiment que les déplacements représenteront 34% de ce total, soit 540 000 tonnes de CO2. Cependant, les calculs de The Shifters estiment que l’impact carbone des déplacements pourrait atteindre plus de 1,2 million de tonnes, soit plus du double de leur estimation initiale.
Ce nombre est à comparer avec Londres.
L’association, composée de plus de 22 000 experts bénévoles, a estimé le nombre de visiteurs attendus pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 en se basant sur les données de l’édition 2012 qui s’est tenue à Londres, la ville la plus proche de Paris d’un point de vue géographique. En 2012, Londres a reçu 700 000 visiteurs étrangers ayant un billet. Estimant une augmentation de 10% en vente de billets (soit 12,8 millions), environ 770 000 visiteurs sont attendus en France pour 2024. Dans les visiteurs à Londres, 60% étaient européens et le reste venait d’Amérique, d’Asie, d’Océanie et d’Afrique, avec près de 100 000 Américains.
En gardant ces hypothèses pour les Jeux de Paris et en utilisant les recommandations du Comité international olympique pour les émissions de gaz à effet de serre, l’association « Shifters » a conclu que ces Jeux pourraient générer 1 120 000 tonnes de CO2. Cette estimation est « conservatrice », selon les auteurs, car elle ne prend en compte que les vols directs et omet les visiteurs sans billets (en les incluant, les émissions de CO2 pourraient atteindre 1,5 million de tonnes). Il faut aussi prendre en compte les émissions causées par les spectateurs sur le territoire français, estimées à 116 000 tonnes, pour obtenir un bilan final de 1 226 000 tonnes de CO2.
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