La tranquillité a été de briève durée. Après avoir été dévasté par d’énormes feux de forêt en 2020, le Pantanal est une fois de plus sous l’assaut des incendies. D’après l’Institut brésilien de recherche spatiale, plus de 2 500 incendies ont été signalés dans cette région depuis le début de 2024, soit une hausse alarmante de 1 776 % comparé à la même période en 2023, alors que la saison sèche ne fait que commencer.
Un minimum de 372 000 hectares (soit la taille du département du Vaucluse) ont déjà été détruits par le feu, principalement dans le Mato Grosso do Sul, l’une des deux régions avec le Mato Grosso qui héberge ce fragile écosystème. Le Pantanal, l’une des plus grandes zones humides de la planète et refuge des jaguars et des caïmans, s’étend sur environ 200 000 kilomètres carrés en Amérique du Sud, dont les trois quarts se trouvent au Brésil.
Des images provenant de la région révèlent les pompiers en train de lutter corps à corps contre les incendies. La plupart des incendies ont lieu sur des terrains privés, qui sont moins accessibles pour les équipes de Prevfogo, mises en place par la police de l’environnement, que les terrains publics. Les déplacements dans cette région marécageuse sont compliqués. Il faut parfois parcourir sept heures de route pour atteindre les zones les plus gravement touchées par les feux.
Depuis 2019, la sécheresse est presque constante.
La situation est très alarmante en ce qui concerne l’incendie qui s’est propagé au Pantanal, une région en pleine convalescence. En 2020, des feux d’une magnitude sans précédent avaient provoqué la mort de 17 millions de vertébrés et détruit 40 000 kilomètres carrés de végétation, soit un quart de l’écosystème. En outre, le Brésil est sous le choc face à l’escalade des désastres naturels de toutes sortes, allant des températures record à Rio de Janeiro à la sécheresse en Amazonie et les inondations mortelles au Rio Grande do Sul, ayant déjà emporté 177 vies.
Rafael Hoogesteijn, depuis Porto Jofre, au sud extrême de la Transpantaneira dans le Mato Grosso, a vu les feux briller dans l’obscurité le soir du 13 juin. « Les incendies sont maintenant à 40 ou 50 kilomètres à l’ouest », raconte cet homme, coordinateur local de Panthera Brasil, une ONG dédiée à la protection des félins de la région. « Ils se rapprochent, propelés par les vents de l’est, et profitent de la végétation extrêmement sèche. »
Effectivement, la région souffre d’une sécheresse quasi permanente depuis 2019. Entre décembre 2023 et mai 2024, le bassin supérieur du Paraguay, le principal fleuve qui inonde le Pantanal, a enregistré un déficit de 277 millimètres par rapport à son niveau habituel. « Il n’a pratiquement pas plu cette année: même pendant la saison humide, la végétation a continué à brûler », souligne un Rafael Hoogesteijn stupéfait.
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