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21 juin 2024 1 h 06 min

« Opposant kabyle détenu à Paris pour terrorisme »

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Aksel Bellabbaci, un dirigeant influent du Mouvement d’autonomie de la Kabylie (MAK) et dissident, est actuellement en détention judiciaire à Paris, le jeudi 20 juin, comme l’ont révélé à l’Agence France-Presse le MAK et une source judiciaire. L’Algérie a demandé son extradition pour des accusations de terrorisme, une question qui devrait être discutée lors d’une future audience de la chambre d’extradition cours d’appel de Paris.

Dans une déclaration, le MAK – que le gouvernement algérien a désigné comme un groupe terroriste – a confirmé l’arrestation de M. Bellabbaci. Il est décrit comme un « dirigeant de premier rang » ayant « vécu en France depuis de nombreuses années en l’espérant obtenir un statut de réfugié politique ». Cette arrestation est consécutive à une convocation de la police parisienne en relation avec un mandat international émis par l’Algérie suite aux feux de forêt de 2021. Ces feux ont coûté la vie à plusieurs centaines de personnes en Kabylie.

Une source judiciaire a certifié que M. Bellabbaci a été mis en détention judiciaire dans le cadre de la demande d’extradition de l’Algérie pour des actes qualifiés de terrorisme.

M. Bellabbaci, 41 ans, est le principal collaborateur de Ferhat M’henni, le président du MAK. Ce groupe, formé dans le contexte du « printemps kabyle » en 2001, est critiqué par le gouvernement algérien pour prôner le séparatisme et pour faire preuve de racisme anti-arabe. M. Bellabbaci n’a pas retourné à l’Algérie depuis août 2019.

Selon un décret publié dans le Journal officiel en février 2022, il est l’un des six membres du MAK désignés comme « terroristes » par les autorités. Il fait face à plusieurs sentences par contumace en Algérie : une peine de prison de vingt ans en Juillet 2023, ainsi qu’une condamnation à perpétuité en Novembre 2022, accompagnée d’un mandat d’arrêt international.
Le MAK a qualifié cette arrestation de « prélude à un précédent extrêmement sérieux et menaçant ». Le mouvement s’est demandé si « l’état français céderait, en fonction des enjeux géopolitiques, à la violation des conventions de Genève, ainsi qu’à tous les droits et libertés fondamentaux soutenus par le droit français, européen et international ».
Le mouvement a également invité à la réutilisation de ce contenu.