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21 juin 2024 4 h 06 min

« Interdiction vente logiciel Kaspersky aux US »

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Le gouvernement américain, le 20 juin dernier, a interdit l’utilisation de l’application antivirus russe Kaspersky, non seulement aux États-Unis, mais également aux citoyens américains à travers le globe. Ils accusent la grande société de cybersécurité d’être trop proche de Moscou.

En vertu de cette interdiction, Kaspersky ne pourra plus commercialiser ses logiciels aux États-Unis et ne pourra également pas mettre à jour les logiciels déjà installés, a déclaré le département du commerce américain dans une annonce officielle. Ledit interdit est également appliqué aux entreprises associées, aux branches, ainsi qu’aux sociétés mères de Kaspersky Lab. Cependant, Kaspersky sera autorisé à mener certaines opérations jusqu’au 29 septembre afin de donner à ses clients le temps de trouver une autre solution.

En réponse, Kaspersky a critiqué la décision dans un communiqué, l’appelant une action « basée sur le climat géopolitique actuel et des peurs hypothétiques » qui « favorise la cybercriminalité ». La société a pris sa défense, insistant sur le fait qu’elle a maintes fois prouvé son indépendance par rapport à tous les gouvernements et que ces preuves ont été ignorées par les États-Unis. Kaspersky a déclaré que ses services d’information sur la cybersécurité ne seront pas affectés par cette interdiction.

L’entreprise, une référence mondiale dans la sécurité informatique, envisage de contester la décision en justice. Kaspersky, qui a des bureaux dans 31 pays et sert des clients dans plus de 200 pays et régions, fournit ses logiciels antivirus et d’autres produits et services de cybersécurité à plus de 400 millions d’utilisateurs et 270 000 entreprises dans le monde, selon le département du commerce. Le département considère cette décision comme étant « cruciale pour la sécurité intérieure ».

Washington a ajouté trois organisations liées à Kaspersky à sa liste de surveillance concernant leur lien avec les forces militaires et de renseignement russes en soutien du cyberespionnage du gouvernement russe. Bien que l’utilisation de l’antivirus Kaspersky ne soit pas sanctionnée aux États-Unis, une alerte a été émise concernant les dangers potentiels de cybersécurité par le département du commerce.

La secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, a indiqué que la Russie a démontré à plusieurs occasions sa volonté et sa capacité à utiliser des entreprises russes, comme Kaspersky Lab, pour recueillir et exploiter des informations sensibles américaines. Selon Alejandro Mayorkas, secrétaire à la sécurité intérieure, ces mesures sont cruciales pour la sécurité intérieure et permettront une meilleure protection des données personnelles et de la confidentialité des citoyens américains.

Cette n’est pas la première fois que Kaspersky est visé par Washington. En effet, son logiciel avait déjà été proscrit pour les agences fédérales en 2017. En mars 2022, la Commission fédérale des communications des États-Unis a inclus les produits et services de sécurité offerts par Kaspersky, directement ou indirectement, à la liste des équipements et services de communication qui représentent une menace pour la sécurité nationale.

Au-delà des États-Unis, des pays européens ont également exprimé leurs préoccupations à propos de cette importante entreprise de cybersécurité. L’Allemagne a conseillé d’éviter d’utiliser ses services suite à l’invasion russe en Ukraine, et l’Italie a initié une enquête peu après.

Vers la fin de l’année 2023, l’administration canadienne avait résolu de proscrire l’emploi des équipements de Kaspersky par ses employés sur leurs téléphones de service. Depuis longtemps suspectée par l’Occident de complicité, volontaire ou forcée, avec le gouvernement russe, la société avait révélé fin 2020 qu’elle avait terminé le transfert des informations de ses clients occidentaux vers son centre de stockage de données en Suisse.