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La cuisine: le sandwich atteint un nouveau niveau

L’inflation influe véritablement sur ce que nous mangeons. En résulte une augmentation des personnes emmenant le déjeuner fait maison au travail, comme l’a démontré une étude de janvier par Strateg’eat : presque la moitié des participants (48%) emportaient leur propre repas sur le lieu de travail au moins une fois par semaine, ce qui représente une augmentation de 17% entre 2021 et 2023. Quand ils choisissent de dépenser pour un déjeuner, ils préfèrent les repas rapides. Les mets favoris sont, par ordre de préférence, les pizzas, les burgers et les kebabs, avec les sandwichs juste après sur la liste.

Nicolas Nouchi, le fondateur de Strateg’eat, a observé que les boulangeries ont fini par devenir des endroits privilégiés pour de tels repas. Elles sont perçues comme des garantes d’une certaine authenticité, de qualité, et les gens sont prêts à dépenser jusqu’à sept euros en moyenne pour un produit haut de gamme qui se distingue de la routine alimentaire habituelle.

Ainsi, le traditionnel sandwich évolue pour satisfaire un public cherchant à la fois la gourmandise et l’économie. Certaines boulangeries continuent de proposer les classiques, mais avec une certaine élégance. Par exemple, The French Bastards, une petite chaine de boulangerie (six à Paris, une à Lille), offre des recettes extravagantes, y compris un sandwich « tradition jambon » particulièrement élaboré (à 7,90 euros), fait avec une demi-baguette au levain et rempli de tranches généreuses de jambon bio sans nitrites.

Emmanuel Gunther, l’un des fondateurs de The French Bastards, explique que la création de l’entreprise a été inspirée par des souvenirs de son grand-père. Après le dîner, son grand-père lui préparait toujours un en-cas, une pratique qui l’a inspirée à faire revivre ces moments à travers un sandwich savoureux et généreux. Il croit fermement en l’avenir des recettes traditionnelles, à condition de ne pas se contenter de produits de basse qualité et de l’exécution automatique.

Le célèbre jambon-beurre, autrefois incontournable dans les bistrots et les boulangeries, ne jouit plus de la même popularité. Selon M. Nouchi, bien qu’il soit toujours le produit de choix, il n’est plus aussi populaire qu’auparavant. La raison est à la fois religieuse, certains interdisent le porc, et culturelle, de nombreux clients réduisent ou éliminent leur consommation de viande. Par ailleurs, les consommateurs sont de plus en plus curieux et sont à la recherche de nouvelles recettes.

Christophe Michalak, chef pâtissier, a pris la décision de ne pas utiliser de viande dans ses boutiques à Paris et Neuilly-sur-Seine. Il admet qu’un jambon-beurre peut être savoureux si on utilise du bon jambon et du beurre frais, mais il préfère créer des plats qui reflètent son propre régime, qui n’inclut plus la viande. Malgré l’absence de viande, il s’efforce de maintenir la saveur.

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