Suite à une «intrusion» signalée mardi dans une entreprise en vue de critiquer la vente d’armes à Israël, sept individus, parmi lesquels une journaliste de Blast, ont été libérés sans accusations, a annoncé le parquet de Paris sollicité par l’Agence France-Presse (AFP) le mercredi 19 juin. « La procédure a été abandonnée car aucune infraction claire n’a été identifiée à leur encontre », a-t-il indiqué.
« L’examen des images de vidéosurveillance a confirmé l’intrusion sur le site par quatre personnes, dont deux sont entrées dans les locaux » de Exxelia dans le 11e arrondissement et « ont commis des dégradations », a-t-il expliqué. Cependant, « aucun des individus filmés ne correspondait à ceux qui ont été placés en garde à vue » et « les images extérieures de la foule d’environ 20 personnes à l’extérieur du site ne permettaient pas d’identifier clairement les actions ni de reconnaître les personnes arrêtées », a ajouté le parquet.
Le média en ligne Blast avait rapporté mardi sur X l’arrestation de l’une de ses journalistes qui « couvrait une manifestation organisée au siège de l’entreprise » Exxelia dans le cadre d’une enquête sur les ventes d’armes à Israël. La détention de la journaliste a été « totalement abusive : à aucun moment, aucun élément n’a été présenté pour justifier qu’elle faisait autre chose que son travail de journaliste pendant la manifestation », a déclaré son avocat, Me Laurent Pasquet-Marinacce, à l’AFP.
Une «intimidation inacceptable».
Il a ajouté que l’emprisonnement de cette dernière pendant plus d’une journée, la forçant à dormir dans une cellule sale et à révéler le contenu de son téléphone, était en réalité une tentative de violer la confidentialité de ses sources. C’était aussi une démarche visant à dissuader la journaliste et toutes autres personnes qui s’intéresseraient aux infractions commises par Israël pendant les guerres. Pour simplifier, il voulait dire que cela était de l’anxiété.
Blast, de son côté, a déploré sur son site web une autre attempte à la violation du secret professionnel et une forme d’intimidation inacceptable pour découvrir ses sources. Reporters Sans Frontieres a aussi noté que cette action pouvait conduire à la violation du secret des sources et appelé à la libération de la journaliste.
Exxelia, fabricant de composantes électroniques pour des usages civils et militaires, est mentionné dans une enquête ouverte à Paris en 2018 suite aux plaintes pour collaboration aux crimes de guerre après que trois enfants furent tués par un missile israélien à Gaza le 17 juillet 2014. Parmi les débris, un capteur fut trouvé, qui, selon des expertises, a été fabriqué par l’entreprise française Eurofarad. Cette entreprise a été rachetée en 2015 par Exxelia Technologies et l’appareil avait été vendu à la société israélienne Rafael.
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