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19 juin 2024 19 h 12 min

« Sophie Bessis: Indifférence Israélienne sur Otages »

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Le 8 juin, quatre otages israéliens ont été libérés à Gaza, un événement qui a suscité une grande célébration à travers Israël. On peut facilement comprendre le soulagement de leurs familles qui les ont vu revenir sains et saufs alors que l’espoir s’amenuisait. L’armée israélienne a reconnu que c’était une opération complexe qui nécessitait une attaque terrestre majeure et des bombardements intensifs pour garantir la sécurité des troupes sur le terrain.

Cependant, ce « succès » a entraîné la mort de plus de deux cents personnes et des centaines de blessés de l’autre côté – un dommage collatéral que les partisans de la politique israélienne justifient. Quatre otages ont été libérés au prix de beaucoup de sang, reflet du pouvoir de l’armée « la plus morale du monde ».

La plus grande erreur du Hamas dans cette affaire est de ne pas avoir compris que la nature du pouvoir israélien a changé. Avec l’émergence de leaders extrémistes puissants, le premier ministre est sous leur influence, obsédé par sa survie politique et judiciaire tout en adhérant à certains de leurs objectifs. Aujourd’hui, il est clair que tous les otages kidnappés par le Hamas qui contrôle ce qui reste de l’enclave doivent être libérés.

Durant les confrontations passées entre le Hamas et Israël, le gouvernement israélien s’efforçait constamment de libérer ses citoyens, voire de récupérer les dépouilles de ceux qui avaient péri. Toutefois, une transformation drastique s’est opérée au sein du régime israélien.

Le 7 octobre, le Hamas a capturé 252 Israéliens, espérant les échanger contre l’allégement du blocus de Gaza et la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Le Hamas, cependant, s’est trompé en pensant que cette pratique éprouvée fonctionnerait « comme toujours ». Ils n’ont pas saisi que l’évolution du gouvernement israélien de la droite vers l’extrême droite marquait un changement radical.

L’histoire du XXe siècle a tragiquement démontré que tous les processus de fascisation se caractérisent par l’indifférence totale de leurs instigateurs envers la mort, qu’il s’agisse de celle des « ennemis » déshumanisés ou même de leurs propres citoyens si cela doit être une condition de leur victoire. Depuis le début de son offensive à Gaza, le gouvernement israélien actuel a clairement démontré qu’il était indifférent au sort des otages.

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