Qui sera à la barre de Sciences Po le 20 septembre? La date semble encore loin, mais les candidatures ne sont plus acceptées depuis le mercredi 19 juin. Le mécanisme interne de nomination prévoit qu’un comité ad hoc examinera les candidatures et établira une liste restreinte de candidats pour des entretiens le 1er juillet et le 5 septembre.
Le changement de direction survient pendant une période de rétablissement pour l’institution après une crise sans précédent causée par des protestations contre la guerre à Gaza. Le premier ministre, Gabriel Attal, a critiqué la situation en utilisant la métaphore d’un poisson qui « se putréfie par la tête », accusant une « minorité active » d’étudiants militants d’orienter idéologiquement l’institution.
L’école a été agitée par la démission de son directeur, Mathias Vicherat, le 13 mars, qui avec sa compagne a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales. Depuis, l’école est sous la direction de Jean Basséres, ancien directeur de Pôle emploi. À la surprise de la majorité des membres de la communauté de Sciences Po, il a fait appel aux forces policières à deux reprises en avril pour déloger des étudiants qui manifestaient en soutien aux Palestiniens.
Dans ce climat volatile, le secret des candidatures a été bien préservé, l’école refusant de révéler l’identité des candidats. D’après les informations obtenues par Le Monde, qui a réussi à identifier au moins six candidats, la majorité d’entre eux ont une formation académique distincte du parcours plus politique des énarques tels que Mathias Vicherat, Frédéric Mion et Richard Descoings.
Le directeur de l’Institut d’Études Politiques (IEP) d’Aix-en-Provence, Rostane Mehdi, et l’ex-directeur de l’IEP de Lille, Pierre Mathiot, font partis des candidats. Arancha Gonzalez, doyenne de l’École des affaires internationales de Sciences Po, le professeur de droit à l’université Paris-Cité, Pierre-Berlioz, et l’anthropologue et historien, François-Xavier Petit, sont également candidats. Juliette Méadel, ex-secrétaire d’État, magistrate à la Cour des comptes et ex-élève de Sciences Po, qui est aussi candidate aux élections législatives dans les Hauts-de-Seine sans étiquette, est la seule à avoir fréquenté l’École nationale d’administration (ENA). Dans une entrevue avec Le Monde, elle a déclaré vouloir défendre un projet reposant sur l’excellence académique et le soutien global des étudiants. Pierre Mathiot, de son côté, a l’intention de rester silencieux médiatiquement pendant le processus de recrutement. Le reste de l’article est réservé aux abonnés, soit 60,98% à lire.
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