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19 juin 2024 6 h 05 min

Procès Proglio: Deux ans sursis requis

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Henri Proglio, ancien PDG d’EDF (2009-2014), a été confronté à une sévérité sans concession du Parquet national financier (PNF) au tribunal correctionnel de Paris, le mardi 18 juin. Les représentants du ministère public, Bérénice Dinh et Sébastien de La Touanne, ont demandé une peine maximale de deux ans de prison, bien que avec sursis, et une amende de 200 000 euros. « M. Proglio confond son intérêt personnel et celui d’EDF », a avancé Sébastien de La Touanne.

La reprise du procès de Mr. Proglio s’est déroulée cette semaine suite à une suspension le 29 mai due à l’absence forcée d’un juge le jour en question. Proglio, 74 ans, est jugé pour « favoritisme ». On l’accuse d’avoir créé, lorsqu’il dirigeait EDF, une procédure contractuelle spécifique qui n’incluait pas d’appels d’offres ni de compétition, violant ainsi les règles des marchés publics applicables à une entreprise publique telle qu’EDF.

Quarante-quatre consultants en communication, stratégie ou intelligence économique, qui semblent souvent redondants durant le procès, ont profité de cette situation, presque tous sous la direction de M. Proglio. Le montant global était initialement évalué à 22 millions d’euros lors de l’enquête préliminaire. Cependant, le PNF a ajusté cette estimation à 36 millions d’euros, mardi dernier.

Sébastien de La Touanne a indiqué que les contrats conclus par EDF étaient non conformes, allant à l’encontre des trois principes fondamentaux de l’achat public : accessibilité, impartialité envers les concurrents, et procédures transparentes. Il soutient que l’entreprise n’a pas adhéré à ces principes dans ce contexte particulier. Le procureur souligne que ces contrats, souvent d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros, étaient attribués arbitrairement, avec l’intention délibérée de ne pas les rendre publics.

De plus, ces dossiers étaient gérés secrètement au sein des bureaux des responsables d’EDF, créant un système d’opacité et d’inéquité qui a duré des années et empêché de nombreux autres fournisseurs de participer à un processus ouvert et équitable. Il a été observé que ces contrats, conclu avec des consultants bien établis dans les milieux économiques, politiques ou médiatiques influents, visaient parfois plus à améliorer l’image ou la notoriété personnelle de M. Proglio qu’à servir l’entreprise publique. Une amende de 1 million d’euros a été également réclamée contre EDF en tant que personne morale. Il reste 49.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.