Le mardi 18 juin, à Nanterre, quatre membres influents de ce qui était alors le Front national (FN), maintenant appelé Rassemblement national (RN), ont été jugés pour « provocation à la discrimination nationale ». Les personnes concernées étaient Steeve Briois, qui est toujours le maire d’Hénin-Beaumont et suppléant de l’ancienne députée Marine Le Pen; Jean-François Jalkh, l’une des premières personnes à être député du FN en 1986; Sophie Montel, qui a quitté le parti après y avoir passé vingt ans pour rejoindre Florian Philippot en 2017; et Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, qui a eu un bref passage en tant que présidente du RN à Perpignan. Aucun d’entre eux n’était présent. La comparution de Jean-François Jalkh a été reportée en raison d’un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé paralysé et muet. Il sera jugé le 3 juin 2025, si sa santé le lui permet.
L’affaire remonte à septembre 2013, lorsque le FN a publié « un guide pratique de l’élu Front national », un manuel détaillé qui expliquait le fonctionnement d’un conseil municipal et les responsabilités d’un représentant élu du FN, en vue des élections municipales de 2014. Ce guide, préfacé par Steeve Briois – alors secrétaire général du parti – indiquait que le candidat tête de liste du Front national devait défendre publiquement la « priorité nationale » – par exemple, dans l’attribution des logements sociaux. Le guide recommandait également aux jeunes élus de prendre la parole lors de l’élection du maire, pour rappeler les positions du parti sur divers sujets, y compris l’immigration et l’application de la « priorité nationale » en matière d’accès aux logements sociaux.
L’information a initialement été partagée avec les candidats et les médias par le biais d’un guide qui a été brièvement disponible sur le site web du FN, avant d’être rapidement retiré. Toutefois, Mme Costa a réussi à sauvegarder une copie PDF du guide et l’a diffusé en novembre 2013 sur le site du parti local dans les Pyrénées-Orientales. En fait, c’était son mari, qui est plus compétent en informatique, qui a réalisé cet acte. C’est en suivant ces événements que Samuel Thomas, le président de la Maison des potes, une organisation fondée en 1983 à la suite de « la marche des beurs », a découvert l’incident et a porté plainte en 2014 pour « incitation à la discrimination ».
Jean-François Jalkh, selon la loi sur la presse de 1881, est poursuivi en tant que directeur de la publication du site web. Mme Montel et M. Briois sont considérés comme les auteurs complices et Mme Costa est poursuivie pour la diffusion du guide. Cependant, l’affaire n’a suscité ni l’intérêt du procureur de l’époque, ni du juge d’instruction, qui a laissé le dossier dormir pendant des années.
Note : Cet article n’est pas encore terminé. Pour lire la suite, veuillez vous abonner.