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Accord de défense suédo-américain approuvé

Le mardi 18 juin, un accord de défense conclu entre la Suède et les États-Unis a été largement ratifié par le Parlement suédois. Ce texte, critiqué par certains pour éventuellement permettre l’implantation d’armes nucléaires et de bases américaines en Suède, a été soutenu par 266 des 349 députés présents, avec 37 voix contre et 46 absentions.
Cet accord, appelé l’Accord De Coopération de la Défense (DCA), qui a été établi en décembre par les entités de Stockholm et de Washington, marque un grand changement dans la politique de défense suédoise. En effet, la Suède a dévié de deux siècles de neutralité en matière de défense en s’alliant à l’OTAN en mars.
L’accord offre aux forces américaines l’accès à dix-sept bases de défense suédoises et la possibilité de stocker des équipements et munitions militaires en Suède.
Cependant, les critiques jugent que l’accord aurait dû explicitement interdire le déploiement d’armes nucléaires sur le sol suédois. Emma Beginger, une députée du parti de Verts, a exprimé ce point de vue lors du débat parlementaire, tout en affirmant que le parti avait l’intention de voter contre l’accord.
En revanche, le gouvernement du Premier ministre Ulf Kristersson, avec le soutien des Démocrates de Suède, insiste sur le respect de la souveraineté suédoise par l’accord. Le ministre de la défense, Pal Jonson, a réaffirmé durant le débat qu’aucun pays ne peut obliger la Suède à héberger des armes nucléaires sur son territoire.

Pour être validé, l’accord nécessitait l’approbation d’au moins les trois quarts des parlementaires votant, et de plus de la moitié des 349 députés. Avec seulement 42 sièges, Les Verts et le Parti de gauche, se montrant résistants à l’accord et ayant précédemment voté contre la participation à l’OTAN, étaient incapables de rejeter le texte par eux-mêmes.

Dans une opinion exprimée par un quotidien Aftonbladet le dimanche, deux députés du Parti de gauche qualifiaient l’accord de « non seulement ingénu, mais purement déraisonnable », affirmant qu’il mettait la sécurité de la Suède en péril, puisque « la politique de défense et de sécurité américaine repose sur les armes nucléaires ».

La Société suédoise de paix et d’arbitrage, l’une des principales voix dissidentes, a remarqué que deux gouvernements suédois successifs ont insisté durant le processus d’adhésion à l’OTAN pour que la Suède adopte une position similaire à celle de ses voisins, le Danemark et la Norvège, au sujet des armes nucléaires.

« Cependant, contrairement aux accords DCA de la Norvège et du Danemark, l’accord suédois ne comprend aucune réserve contre l’introduction ou l’emplacement d’armes nucléaires en Suède », a souligné Kerstin Bergea, présidente de l’association, dans un article.

La Finlande, ayant rejoint l’OTAN en avril 2023, « a une loi interdisant les armes nucléaires sur son territoire et cet aspect est stipulé dans l’accord DCA de la Finlande », a-t-elle ajouté. Une telle mention par la Suède « renforcerait la région nordique et aiderait à une désescalade conjointe face aux armes nucléaires russes ».

Un soutien américain en période de crise sécuritaire.

Le premier ministre suédois a provoqué un débat en mai, en évoquant la possibilité de déployer des armes nucléaires « en situation de conflit ». « La question deviendrait différente si nous étions en temps de guerre, tout dépend des circonstances », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio publique SR.

Cette affirmation a suscité des critiques de la part de deux députés du Parti de gauche. « C’est une déclaration stupéfiante, qui va à l’encontre des convictions suédoises et de ce que la Suède défend depuis des années », ont-ils déclaré.

Mme Bergea pense qu’il n’est pas garantie que la Suède puisse refuser les actions ou la présence des États-Unis sur son sol, si ces dernières enfreignaient la loi ou les intérêts suédois. « Un accord basé uniquement sur la confiance n’est pas adapté pour des questions aussi critiques », a-t-elle ajouté.

Selon le ministre Pal Jonson, « grâce au DCA, la Suède peut compter sur un soutien militaire anticipé, rapide et efficace des États-Unis en cas d’aggravation de la situation de sécurité », a-t-il annoncé dans une déclaration en mai.

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