La chronique publiée dans « Le Monde de l’éducation » est accessible aux abonnés du Monde via un lien hebdomadaire. En 2023, Gabriel Attal, à l’époque ministre de l’éducation nationale, avait exprimé le désir de « reprendre le mois de juin », un mois souvent marqué par une forte absence à l’école. Il avait proposé un stage d’observation pour les étudiants de seconde générale et technologique. Malgré l’incitation du gouvernement à accueillir des stagiaires de seconde pendant les deux dernières semaines de juin, les détails concernant l’implication des équipes éducatives, des parents ou éventuellement des associations dans sa réalisation ont été vaguement mis en avant.
L’opportunité supplémentaire de « découvrir le monde économique et professionnel » et la réflexion sur l’orientation est une idée louable, mais est-ce faisable sans moyens supplémentaires ni un temps d’organisation prévu sur tous les territoires ? C’est probablement l’anticipation des difficultés d’application de ces directives qui a amené le Conseil supérieur de l’éducation, un organe consultatif du ministère de l’éducation, à rejeter le projet de texte le 16 novembre dernier.
À la veille de la période des stages, des syndicats d’enseignants estiment que seulement 25% des étudiants ont trouvé un stage, ce qui suggère que la plate-forme (1jeune1solution.gouv) n’est pas suffisante pour mettre en contact les étudiants et les lieux de stages potentiels. Les étudiants sont laissés à eux-mêmes.
Les expériences des stages de 3e témoignent d’une grande inégalité. Les élèves dont les parents n’ont pas de réseau professionnel ou personnel sont souvent confrontés à des défis importants lorsque qu’ils recherchent un stage de 3e. Il est nécessaire de mettre en place des mesures de soutien pour faciliter l’accès à ces stages professionnels, en particulier dans les établissements fréquentés par les élèves issus de milieux défavorisés. Ces élèves sont généralement contraints de trouver un stage par eux-mêmes, envoyant un grand nombre de candidatures (CV, lettres de motivation), souvent en faisant face à de nombreux refus et parfois à des discriminations raciales et territoriales.
Une recherche réalisée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire en 2018 a révélé que 30% des élèves inscrits dans des établissements d’éducation prioritaire (REP) ont dû contacter au moins cinq entreprises, comparativement à seulement 17% des élèves dans des établissements non prioritaires. Selon cette même étude, dans le département des Yvelines, seulement 43% des élèves dans des établissements REP ont pu effectuer le stage de leur choix, contre 69% dans les établissements hors REP. L’article continue mais n’est accessible qu’aux abonnés.
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