Face à la dégradation de la biodiversité et à son impact économique, de nombreux pays se sont mobilisés pour la protéger. Au fil des ans, diverses régulations ont été introduites. La COP15, divisée en deux sessions à Kunming (2021) et Montréal (2022), a constitué une étape marquante.
Avec la proclamation de la Déclaration de Kunming en 2021, plus de cent pays se sont engagés fermement en faveur de la sauvegarde de la biodiversité. La déclaration encourage notamment la mobilisation de fonds et l’alignement des flux financiers à cet effet. Par la suite, les engagements ont été formalisés par l’accord de Montréal en 2022, qui a vu l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité, comportant vingt-trois objectifs à atteindre d’ici 2030.
Une étude publiée le 13 avril dans la Review of Finance a révélé qu’au lendemain de la Déclaration de Kunming, les entreprises ayant un impact important sur la biodiversité ont connu une baisse notable de 1,14 % en moyenne de leurs actions en bourse par rapport aux autres entreprises. Cela équivaut à une diminution de la valeur boursière de 150 millions de dollars (environ 140 millions d’euros) pour l’entreprise médiane de l’échantillon.
Changement de perception des investisseurs
Des analyses additionnelles suggèrent que, suite à Kunming, les investisseurs ont revu leurs estimations des risques relatifs aux entreprises ayant un fort impact sur la biodiversité, en particulier dans les pays en retard en matière de protection de la biodiversité.
En effet, ces nouvelles régulations visant à protéger la biodiversité peuvent poser un risque de transition pour les entreprises. Ces mesures pourraient éventuellement restreindre la croissance des activités néfastes pour la biodiversité, conduire à des interdictions, ainsi qu’à des sanctions financières et pénales, et entraîner des coûts de mise en conformité.
La COP15 a probablement modifié la manière dont les investisseurs perçoivent les risques de transition liés à la biodiversité. L’étude en question s’est fondée sur la valorisation boursière d’un groupe de 2 106 grandes sociétés, cotées dans 34 pays.
Risques Physiques
L’impact d’une organisation sur les risques de transition liés à la biodiversité est évalué en fonction de son empreinte sur la biodiversité. L’empreinte biodiversité d’une entreprise (CBF) mesure l’effet sur la diversité biologique en raison de différentes pressions environnementales exercées par les activités commerciales, telles que la consommation du sol, les émissions de CO2, la contamination de l’eau et de l’air.
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