Un renversement de dernière minute lors d’une crise gouvernementale en Autriche a permis de sauver la loi sur la restauration de l’environnement. Ce texte crucial pour le pacte vert a finalement été approuvé le lundi 17 juin, suite à une revirement de situation de la part de la ministre autrichienne de l’environnement, Leonore Gewessler (Die Grünen, les Verts). Ce processus législatif s’est avéré être l’un des plus tumultueux de l’histoire européenne, selon les groupes de protection de la nature.
Lors du Conseil des ministres de l’environnement, tenu à Luxembourg, la loi a eu une dernière chance d’approbation. Après être resté dans une impasse en raison du retrait de soutien de la Hongrie fin 2023, privant la loi de la majorité qualifiée, le sort de cette loi semblait très incertain, faute d’adoption avant que Budapest n’assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne le 1er juillet.
Dimanche, la ministre autrichienne de l’environnement a surpris tout le monde en annonçant qu’elle soutiendrait la loi, après avoir précédemment déclaré qu’elle s’abstiendrait. Le lundi matin, vingt des vingt-sept États, représentant 66,07% de la population de l’UE, ont voté pour le texte – la majorité qualifiée étant d’au moins 15 États représentant au moins 65% de la population. La Suède, la Finlande, la Pologne, les Pays-Bas, l’Italie et la Hongrie s’y sont opposés, et la Belgique s’est abstenue.
Alain Maron, le ministre de l’environnement de la région de Bruxelles-Capitale a exprimé sa satisfaction après le vote en faveur du règlement concernant la restauration de l’environnement. Cet accord, obtenu après presque un an de négociations entre le Parlement et le Conseil de l’UE, a également été célébré par les organisations environnementales. Le conseil de l’environnement a été le dernier à voter avant la publication du texte officiel et son entrée en application. Les pays membres ont maintenant deux ans pour présenter leurs plans nationaux de restauration.
De nombreuses organisations écologiques, dont Birdlife Europe, dirigée par Anouk Puymartin, ont salué l’adoption de cette loi qui représente un moment historique. Selon eux, c’est la première fois depuis des années que l’UE a voté un texte contenant des objectifs aussi contraignants et ambitieux pour la préservation de la nature. En tant que règlement, il n’a pas besoin d’être transposé et doit être appliqué tel quel.