Au commencement du mardi 18 juin, les 543 369 élèves de terminale générale et technologique entrent dans la phase finale de leurs examens de baccalauréat. Ce cycle d’examen marque la sixième variante de l’examen depuis la réforme du bac, avec environ 40% de la note finale préalablement obtenue par contrôle continu. Le processus d’examen commence par la philosophie et poursuit avec les examens de spécialité du 19 au 21 juin, culminant avec le grand oral qui a lieu du 24 juin au 3 juillet.
La session 2024 a apporté un changement significatif : les deux épreuves majeures de spécialité, qui compte pour un tiers de la note finale, ont été déplacées de mars à juin. Cette modification a été approuvée fin août 2023 par le ministre de l’éducation de l’époque, Gabriel Attal, suite aux inquiétudes continues des enseignants et des directeurs d’école concernant le rythme de travail « insoutenable » imposé par les examens en mars 2023 sur les élèves et les enseignants. De plus, elle visait à lutter contre la démobilisation des élèves lors du troisième trimestre, après avoir obtenu près de 80% de leur note du bac.
Convoité par la majorité des enseignants et directeurs, ce nouvel emploi du temps a facilité la mobilisation intellectuelle prolongée des élèves jusqu’à la fin de l’année scolaire. Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, cela a permis aux enseignants d’avoir plus de temps pour enseigner les méthodes d’apprentissage, surtout pour les élèves les plus vulnérables.
Les inquiétudes qui étaient apparues fin septembre sur le volume conséquent des programmes qui devaient être maîtrisés d’ici juin ont été validées par les professeurs des classes de baccalauréat interrogés par le quotidien Le Monde. En plus de la maîtrise des contenus de chaque chapitre, les enseignants doivent désormais équilibrer la préparation des examens écrits et de leurs différents travaux, ainsi que celle du grand oral, qui inclut également les matières spécialisées et dont la durée de présentation d’un sujet a été étendue de cinq à dix minutes cette année.
Mme Vénétitay souligne qu’en raison du programme très ambitieux, la fin de l’année scolaire n’est pas satisfaisante du point de vue pédagogique, car elle se traduit par une course à la finition.
La situation a été critiquée par l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales en septembre 2023. Le groupe a déclaré une hausse de 70% des contenus à maîtriser pour obtenir le baccalauréat en juin, avec seulement 35% de temps en plus. Benoît Guyon, co-président de l’association, déplore que « le rythme insoutenable qui nous a été imposé pour le mois de mars ne s’est juste reporté à juin », ajoutant que le nouveau calendrier, sans une réduction dans les programmes, n’est qu’une « demi-mesure ».
Cet article n’a été lu qu’à 43,62% et la suite est exclusivement réservée aux abonnés.