Comment évaluer le succès de la première conférence internationale majeure visant à rassembler un plus grand nombre d’États pour un processus de paix en Ukraine, qui auparavant se limitait aux pays « occidentaux » fidèles à Kiev suite à l’invasion russe du 24 février 2022? Cette question a été posée lors de la conférence qui s’est tenue dans le complexe hôtelier alpin luxueux de Bürgenstock, détenu par une chaîne hôtelière du Qatar, du 15 au 16 juin avec environ cent délégations, la moitié venant d’Europe. Selon Viola Amherd, présidente de la Confédération Suisse, la majorité des participants ont réussi à s’accorder sur une déclaration commune, un résultat non garanti au départ.
Cependant, une question fondamentale reste sans réponse, comme Amherd l’admet : « Quand et comment incorporer la Russie dans ce dialogue? » Le Kremlin a continuellement critiqué cette initiative et n’a donc pas été invité à la conférence, une invitation que la Chine a également esquivée.
La déclaration finale a été signée par 79 États, mais aucun membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ne l’a approuvée. Le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud, et l’Arabie Saoudite se sont abstenus. Cette dernière pourrait être le hôte de la prochaine « conférence pour la paix » en Ukraine, peut-être sous un format différent, était présente par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères. A l’inverse, Brasilia et Delhi ont seulement envoyé des diplomates de seconde classe ou des observateurs en Suisse.
Le texte final présente des aspirations modestes.
Comme prévu, le texte souligne de nouveau « les notions de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale pour toutes les nations, y compris l’Ukraine ». Il condamne « l’usage militarisé de la sécurité alimentaire » et met en alerte à propos du risque nucléaire, spécifiquement autour de la centrale de Zaporijia. Il exige également le retour des enfants ukrainiens, déplacés par la Russie. Ce sont des concepts bien établis, qui ne prouvent ni une évolution de la pensée, ni un « premier pas », pour reprendre les mots communs, entendus maintes fois dans les couloirs du sommet.
Samedi, Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine, avait exprimé l’ambition de rassembler la communauté internationale autour d’une proposition de paix qu’il pourrait potentiellement apporter à Moscou. Dimanche, la réponse du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, était de dire que Zelensky « devrait considérer la proposition récente » du président de la Russie, Vladimir Poutine, à savoir une reddition complète de l’Ukraine, qui n’est « pas un ultimatum, mais une proposition de paix qui reflète les réalités sur le terrain. »
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