Anne-Sophie, 22 ans, travaille dans un hôpital à Lisieux, et est une grande fan de la série La Chronique des Bridgerton. Elle raconte avec amusement comment ses amis ont été surpris de la voir jouer au Uno et manger des pizzas lors d’une réunion de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à sa paroisse. Comme d’autres jeunes adultes qui témoignent, elle constate qu’elle doit régulièrement rectifier les préjugés liés à sa foi qui n’est plus du tout la même que celle des générations précédentes.
Croire en 2024 est avant tout un cheminement personnel et réfléchi pour les jeunes de moins de 30 ans. Depuis un an, Anne-Sophie suit des cours de catéchisme en vue de sa première communion l’année prochaine. Par ailleurs, Benoît, 24 ans, membre d’une communauté catholique dans les Hauts-de-France, décrit la rencontre avec Dieu comme la création d’une nouvelle amitié. Il explique qu’il faut du temps pour construire cette relation. A l’âge de 15-16 ans, il a commencé à croire en Dieu, mais un long chemin a été parcouru par la prière et les camps d’été chrétiens qui ont aidé à renforcer cette relation. Bien qu’il ait été baptisé et ait fait sa première communion dans une famille très pratiquante, il a attendu d’être sûr de lui à 21 ans pour confirmer sa foi, ce qui est équivalent au renouvellement du baptême.
La famille joue encore un rôle clé dans l’héritage et le choix des convictions religieuses, cependant, ce n’est pas immuable. Solange, une jeune femme de 28 ans qui travaille comme entrepreneuse dans le domaine de la mode et comme consultante informatique en région parisienne, l’explique : « J’ai été élevée dans la foi catholique par ma grand-mère paternelle qui m’a baptisée et je suis allée jusqu’à la profession de foi. Mais en grandissant, je me suis progressivement rapprochée de l’Eglise Protestante car je suis d’origine camerounaise du côté de ma mère et la sœur de ma mère est pasteur, tout comme mon futur mari est protestant… »
Jeunes croyants désabusés
Peu importe leur croyance, ces jeunes fidèles partagent des besoins assez semblables. En effet, pratiquer leur religion leur permet avant tout de donner un sens à leur existence. C’est particulièrement vrai pour cette génération qui se sent durement touchée par la pandémie du Covid-19 et toutes les remises en question que cela a entraînées. Ils mettent également en avant la crise environnementale pour expliquer leur soif d’espérance. Comme le dit Hippolyte, un étudiant de 24 ans à l’école de formation du barreau de Paris et de confession protestante: « Croire, c’est trouver un sens dans une société très matérialiste et affirmer que la vie n’est pas uniquement à propos de l’acquisition d’une voiture. Qu’il y a quelque chose de plus grand. Croire, c’est aussi dire « ça va aller », ce qui, d’après moi, n’a jamais été aussi pertinent qu’à l’heure actuelle car il faut beaucoup d’espoir quand on lit les rapports du GIEC [le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat]. »
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