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15 juin 2024 1 h 09 min

« Motaz Azaiza, Photographe Palestinien à Gaza »

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Motaz Azaiza, célèbre figure de l’enclave palestinienne, a déclaré le 5 juin : « Je devrais me sentir joyeux, mais je ne le suis pas. Néanmoins, j’ai eu l’opportunité de représenter mon pays et de parler de la douleur de ma population. Chacun fait ce qu’il peut à sa manière ». Même si son physique est à Paris pour une brève visite, son esprit demeure à Gaza. Ce jeune homme de 25 ans, au visage connu, est identifiable par ses lunettes rectangulaires et sa coupe de cheveux courte et brossée.

Il a capturé l’agonie de Gaza en temps réel entre octobre 2023 et janvier 2024, partageant avec ses dix-huit millions d’adeptes sur Instagram les images des victimes des bombardements, les mouvements des résidents et la tragédie humanitaire qui a frappé cette étendue de terre contenue. Ces séquences viscérales contrastent avec le ton calme de ses commentaires, présentés en anglais, la langue qu’il a apprise à l’université Al-Azhar de Gaza. Il a continué à filmer et à publier, dévoilant le chaos causé par la guerre déclenchée par Israël en réaction aux actes de violence commis par le Hamas le 7 octobre 2023.

Le 4 Juin, le travail de Motaz Azaiza fut honoré avec le prix Liberté à Caen. Ce prix a été instauré en 2019 par l’Institut international des droits de l’homme et de la paix associé au gouvernement de Normandie, et il vise à célébrer un individu ou une organisation qui défend les libertés. Cette année, le choix fut donné à 14 265 jeunes de 116 nations différentes pour prendre leur décision. En fin d’octobre, Motaz Azaiza a immortalisé une jeune demoiselle empêtrée dans les ruines de sa maison au camp de réfugiés de Nousseirat suite à une attaque aérienne israélienne. Sa photo, éclairée par la lanterne d’un secouriste de la défense civile, a été classifiée dans les meilleures dix photos de l’année 2023 par le magazine Time. Motaz Azaiza a également été couronné homme de l’année décerné par l’édition Moyen-Orient du magazine GQ.

« Avoir été reconnu ainsi suscite en moi des sentiments contrastés.J’ai noté comment l’image de la Palestine a évolué pour les Européens. Cela participe à la prise de conscience par les nouvelles générations. Mais à l’heure qu’il est, je ne peux qu’ espérer pour l’arrêt de cette guerre. », a-t-il formulé.

Lorsque le mois de décembre fut entamé, il a été forcé à fuir puisque son secteur était assiégé par les forces militaires israéliennes. Il savait que la situation était devenue une affaire de survie ou de mort.

« J’ai fait tout mon possible. On est pris au piège ici. Il est assez risqué de donner son témoignage par les temps qui courent. Nous sommes maintenant dans une phase de survie. N’oubliez pas que nous sommes plus que de simples publications sur les réseaux sociaux, nous sommes une nation qui est en train de se faire éliminer », a exprimé Motaz Azaiza sur les réseaux sociaux.

Le 23 janvier, Motaz Azaiza déclare qu’il quitte le pays pour aller au Qatar. Il rend publique une dernière vidéo d’au revoir, visionnée plus de vingt millions de fois. Emotionnellement, il s’excuse, ôte son gilet pare-balles marqué « presse » et embrasse six de ses collègues journalistes qui restent sur place. Ces reporters, souvent autodidactes, fournissent la majorité des images en provenance de la bande de Gaza, alors qu’Israël refuse aux journalistes étrangers l’accès à ce territoire palestinien. Il raconte, avec nostalgie, quatre mois plus tard : « Nous formions une petite famille, se réunissant chaque soir à 21 heures sur mon balcon. Nous nous connaissions avant cette guerre, mais cette tragédie nous a beaucoup unis. ». La lecture complète de cet article est réservée aux abonnés, il reste encore 57.41% à découvrir.

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