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15 juin 2024 14 h 09 min

« Invité à l’apéro, pas au dîner »

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Le mois de juin, connu pour ses festivités en plein air, ses mariages et barbecues, met souvent les organisateurs d’événements et les planificateurs de mariages sous pression. Malgré le temps prévu pour réserver la pompe à bière et arranger les nappes sur les tables, ils ont souvent tendance à négliger une tâche qui peut s’avérer fastidieuse : créer la liste des invités en fonction des récents changements familiaux et sentimentaux. En plus de prendre en compte les restrictions alimentaires des invités, il faut maintenant également considérer ceux qui peuvent avoir des restrictions relationnelles.

Il n’y a rien de nouveau dans le concept des séparations et des familles recomposées. Cependant, suite à un demi-siècle d’évolution de la législation sur le divorce, leur nombre a augmenté considérablement. De nos jours, ceux qui se sont séparés dans les années Giscard pourraient être les grands-parents des futurs mariés et ne souhaiteraient pas nécessairement être dans la même salle.

Malgré l’évolution du temps, certaines personnes ne l’ont pas vécue de la même manière. Au XXe siècle, il était coutumier de placer les jeunes mariés à la même table au cours de leur première année de mariage. Au XXIe siècle, la question réside désormais dans le timing du rencard des ex-partenaires qui sont supposés « prendre sur eux ».

Après la séparation, la question « qui prendra soin des enfants ? » se posait souvent. Certaines personnes séparées se sont aussi demandé qui allait garder les amis, surtout après des années passées ensemble sous un régime de communauté réduite à ses acquis. Cependant, les invitations qu’ils reçoivent ne prennent pas toujours en compte leur propre Yalta. Maintenant que les codes obligatoires ont été levés, les affinités amicales peuvent être plus fortes que les liens familiaux, plus rien n’est évident.

Les organisateurs émettent l’opinion qu’ils ont le droit de convier qui bon leur semble, mais ils n’hésitent pas à faire de nombreuses vérifications téléphoniques préalables afin de juger de l’état d’esprit général. Ils adoptent une attitude ouverte à l’égard de toutes les interrogations de leurs invités, y compris de ceux qui n’ont rien à demander. Ils ont la conviction que s’ils font preuve d’un comportement comme si tout allait bien, il n’y aura pas de problèmes. Ils consignent les noms des invités dans des fichiers Excel, assortis de niveaux de probabilité variables. Ils sont perplexes face à ceux qui ne sont pas tout à fait célibataires ou tout à fait en couple. Au lendemain du jour J, ils sont persuadés que tout a merveilleusement bien fonctionné.

Côté expressions, ils ont à dire : « On ne va pas annoncer les présences ». « Ce n’est pas à nous de assumer le poids des précautions ». « Ils sont adultes… » « Si l’on compte les ex, les nouveaux partenaires et les enfants de ces derniers, on finalise avec cent vingt personnes alors qu’on a invité trente amis ». « J’ai envoyé les heures de train à tous les deux ». « Sans vouloir être indélicat, combien de chambres pensez-vous nécessiter ? » « Il vaut mieux éviter la disposition de places à table ». « Nous pouvons l’inviter pour l’apéritif, mais non pour le repas ». « Je ne veux pas que quelqu’un décide pour moi ce qui pourrait me déranger ». « Il y a un temps pour se détendre et un temps pour faire des compromis ». « Si les gens du nouveau « front populaire » peuvent cohabiter dans la même salle… ma belle-sœur et mon beau-frère peuvent le faire ». « Les retrouvailles doivent bien avoir lieu un jour ». « Est-ce prescrit, n’est-ce pas ? » « Ce n’est pas parce qu’elle prétend que ça ne la dérange pas que c’est forcément vrai ».

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