Lors du récent sommet du G7 qui s’est tenu dans l’hôtel chic de Borgo Egnazia dans les Pouilles, en Italie, la Présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et le Président français, Emmanuel Macron, ont montré une certaine retenue dans leurs échanges. Cette interaction froide a fait la une de la presse italienne, soulignant des « tensions » et même une certaine « confrontation », survenant juste après les élections européennes du 9 juin.
Après sa victoire aux élections, Meloni, en recherche d’alignement avec Marine Le Pen à Bruxelles, a accueilli sans grande affection le président Macron, qui, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz, a subi une défaite lors de ces scrutins. Toutefois, la dirigeante d’extrême droite s’est montrée beaucoup plus amicale avec d’autres figures politiques de renommée mondiale comme le Président américain Joe Biden et le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, dès le premier jour du sommet.
Le lendemain, elle a même fait l’honneur de ramener le Pape François à bord d’un véhicule électrique après son arrivée en hélicoptère, faisant de lui le premier Pape invité à un sommet du G7. Elle a aussi chaleureusement accueilli le président argentin d’extrême droite, Javier Milei, l’un des nombreux invités du Sud que le G7 cherche à séduire, avec un sourire radieux.
Emmanuel Macron n’a pas eu d’entretien individuel avec son homologue. Les deux dirigeants ont plutôt participé à un nombre considérable de réunions bilatérales séparément, en parallèle aux sessions de travail. Au cours de ces rencontres, M. Scholz et M. Macron ont préparé ensemble mais en toute discrétion la réélection de la candidate conservatrice, Ursula von der Leyen, à la présidence de la Commission européenne, sans leur hôte italienne. Cela a eu lieu avant un dîner des 27 à Bruxelles, lundi.
Lors de son arrivée au dîner qui s’est tenu jeudi soir au château de Bari, en Suède, le regard dur de Giorgia Meloni a souligné les tensions évidentes avec le président français, d’autant plus que cela contrastait avec l’accueil chaleureux du président italien, Sergio Mattarella. La cause de cette tension était la réponse du président français à une question d’une journaliste italienne concernant l’élimination d’une mention spécifique au droit à l’avortement dans le communiqué final du sommet, ce qui était souhaité par l’Italie. Macron a exprimé ses regrets pour cette absence tout en soulignant que c’était un choix souverain du peuple italien. Il a en outre rappelé que la France a inclus dans sa constitution le droit à libre accès à l’interruption volontaire de grossesse et a souligné : « On n’a pas les mêmes choix ». Cependant, la suite de l’article était uniquement accessible aux abonnés.