Au cours de la première moitié de l’année, un nombre record de cas de dengue importés a déjà été enregistrés en France métropolitaine. Depuis le début de l’année, au moins 2 666 individus ont contracté la maladie suite à un voyage à l’étranger ou en outre-mer. La majorité écrasante (76%) des cas provient de la Martinique et de la Guadeloupe. Bien que la plupart des cases soient asymptomatiques, la dengue peut être fatale. Les premiers signes de la maladie sont souvent non spécifiques, et peuvent être confondus avec les symptômes d’autres maladies, tels que la fièvre élevée, les maux de tête intenses, les douleurs musculaires et les nausées.
Depuis l’été 2023, une épidémie majeure fait rage sur les deux îles des Antilles, avec une estimation de 35 000 cas symptomatiques et 85 personnes ayant nécessité des soins en unités de réanimation. La maladie a causé la mort de dix-neuf personnes en un an, ce qui représente un taux de mortalité typique pour ces îles où la maladie est endémique, avec une épidémie tous les quatre à cinq ans. Si l’épidémie est en déclin en Guadeloupe, elle persiste toujours en Martinique.
D’après les statistiques les plus récentes de Santé publique France (SPF) au 11 juin, aucun cas indigène de dengue n’a été identifié en métropole. Cela signifie que, apparemment, aucun individu infecté n’a été mordu par un moustique-tigre qui aurait ensuite propagé la maladie sur le territoire métropolitain. Cependant, Marie-Claire Paty, responsable de la surveillance des maladies vectorielles à la direction des maladies infectieuses de SPF, souligne que plus le nombre de cas importés augmente, plus le risque de voir apparaître des foyers épidémiques en France augmente, et ce risque sera croissant chaque année. Depuis 2010, lorsque les premiers foyers de contamination ont été observés, on en a recensé presque chaque année, atteignant un sommet à l’été 2022 avec 65 cas indigènes répartis dans neuf foyers.
Aedes albopictus, plus communément appelé moustique-tigre et seul porteur de la maladie en France, continue d’envahir de nouvelles villes chaque année. Sa présence a été signalée dans 78 départements, soit une augmentation de sept en seulement un an. Aujourd’hui, toutes les régions sont touchées par ce moustique invasif arrivé sur le sol français en 2004.
Avec l’augmentation graduelle des températures estivales, le climat sera de plus en plus favorable à l’éclosion rapide des œufs de moustiques, accroissant ainsi le risque de contamination. André Cabié, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Martinique à Fort-de-France, prévient que toutes les conditions sont réunies pour une contamination endémique en France métropolitaine.
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