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Cyril Ramaphosa a été réélu à la présidence en Afrique du Sud

Malgré une récente défaite pour son parti, le Congrès national africain (ANC), lors des élections législatives, Cyril Ramaphosa a réussi à conserver la présidence de l’Afrique du Sud. Ce conserve de puissance onusienne est survenu le 14 juin, après un accord exceptionnel avec le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).

Cyril Ramaphosa, âgé de 71 ans et président en exercice depuis février 2018, a remporté 283 votes, une avance significative sur son rival Julius Malema du parti radical de gauche EFF, qui s’est contenté de 44 votes. Cette victoire a été officiellement annoncée lors de la séance présidée par le juge Raypmond Zondo.

Ces élections législatives ont marqué un point de rupture dans l’histoire de l’Afrique du Sud, mettant fin à une domination de trente ans de l’ANC de Nelson Mandela. Pour la première fois, le parti qui s’est opposé à l’apartheid a perdu sa majorité absolue au Parlement.

L’inauguration du président doit avoir lieu Mercredi à Pretoria, selon des sources gouvernementales. Le futur gouvernement sera « centré » entre l’ANC majoritaire (avec 159 sur 400 députés), la DA libérale (87 sièges) et le parti nationaliste zoulou Inkhata (IFP) qui compte 17 sièges.

Le dirigeant du DA, John Steenhuisen, a anticipé la collaboration avec Ramaphosa et son équipe, déclarant que ce jour était « un jour historique » et « le début d’un nouvel âge de construction et de coopération ».

Dans la matinée, la DA avait déclaré avoir conclu un accord de gouvernement avec l’ANC, qui est considéré comme étant « au cœur du centre rationnel » de la scène politique. John Steenhuisen a jugé que ce gouvernement multipartite représente « la meilleure chance » pour la nation d’atteindre une stabilité et une bonne gouvernance, loin de la corruption qui a entaché l’ANC au cours des dernières années. Il a indiqué que la distribution des postes ministériels n’avait pas encore été finalisée. « Nous discutons d’abord des valeurs et principes, puis des postes », a-t-il ajouté.

M. Ramaphosa, ancien syndicaliste qui a fait fortune dans le monde des affaires avant de se tourner vers la politique, a fait preuve d’un relax complet tout au long de la semaine, même pendant qu’il conduisait des négociations intenses en coulisse. Il plaisantait avec les journalistes rassemblés devant une réunion critique de l’exécutif de l’ANC : « Que faites-vous ici, vous avez l’air tellement inquiets ? ».

Ces derniers jours, une troïka ANC-DA-IFP avait commencé à émerger, malgré les tensions sur le flanc gauche de l’ANC, qui rechignait à s’allier avec le DA, un parti bien vu par le monde des affaires mais largement perçu comme étant le parti des Blancs et opposé à l’impact des aides sociales sur le budget.

Mercredi, le leader de l’Inkhata avait corroboré la rumeur, expliquant sa participation au futur gouvernement par le besoin d’assurer la « stabilité » face aux défis rencontrés par les Sud-Africains, confrontés à un chômage massif, des inégalités criantes et des coupures d’électricité fréquentes.

Jeudi soir, le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, avait annoncé « une percée » en faveur d’un accord commun, confirmant que la coalition se positionnerait « autour du centre », après un rejet total d’un accord par l’opposition de gauche.

Le MK, le nouveau parti de l’ex-président Jacob Zuma accusé de corruption, troisième force politique avec 58 sièges, refuse tout dialogue avec l’ANC. Il continue de rejeter les résultats des élections législatives, et ses députés étaient majoritairement absents lors de la récente session parlementaire de vendredi dernier.

La semaine passée, le président Ramaphosa avait proposé à tous les partis de collaborer en vue de la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale », une approche similaire à celle adoptée après l’apartheid, qui avait associé le premier président noir, Nelson Mandela, et le dernier président blanc, Frederik de Klerk.

En parallèle, les Combattants pour la liberté économique (EFF, 39 sièges), partisans de la réquisition des terres aux Blancs ou de la privatisation des mines, ont refusé de participer à un gouvernement de coalition. Leur leader, Julius Malema, a critiqué un « accord d’opportunité » entre ANC et DA, symbolisant à son sens le « capital monopolistique blanc ». Il a annoncé vouloir mettre en place « une opposition efficace » à leur encontre.

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