Louis Arnaud, un consultant âgé de 35 ans, a été libéré de sa cellule à la prison d’Evin non loin de Téhéran, le 12 juin. Il est arrivé à Paris jeudi matin, où sa famille et le Ministre des Affaires Etrangères, Stéphane Séjourné, l’attendaient. La libération de Louis avait été annoncée par Emmanuel Macron la veille, qui a appelé Téhéran à libérer rapidement les trois Français restants détenus dans le pays. Louis avait été arrêté en septembre 2022 alors qu’il effectuait un tour du monde et avait fait escale en Iran. Il faisait partie des Européens arrêtés suite à leur participation aux manifestations après l’assassinat de Mahsa Amini par la police des mœurs pour un voile jugé incorrectement porté. Ses compagnons de voyage ont été rapidement libérés, mais Louis a été condamné à cinq ans de prison en novembre 2023 pour propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien. Sa libération coïncide avec une escalade des tensions entre Paris et Téhéran suite à l’arrestation en France, le 4 juin, de Bashir Biazar, un ancien haut responsable de la télévision publique iranienne. Biazar, qui vit en France depuis deux ans, a été placé en centre de rétention administrative en vue de son expulsion, considérée comme une « urgence absolue ». Le ministère de l’Intérieur accuse Biazar d’être un « agent d’influence iranien lié aux services de renseignement de la République islamique d’Iran », selon l’avis d’expulsion émis à son encontre.
La réaction rapide du département iranien des relations internationales, demandant la libération, a été notée. Le département de l’intérieur, lorsque contacté par Le Monde, a préféré ne faire aucun commentaire sur la situation de Bashir Biazar. Récemment, le mercredi, la police, la gendarmerie et l’Urssaf ont effectué une perquisition dans les locaux de l’Organisation des Moudjahidin du peuple (OMPI), un collectif d’opposition iranien basé à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), d’après les déclarations de LCI et du Parisien. Trois individus ont été appréhendés et retenus pour séjour non autorisé sur le territoire français.
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Dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre la France et l’Iran, ces incidents surviennent. Les tensions sont dues à des facteurs diplomatiques, mais aussi à un activisme croissant des services iraniens sur le sol français. Une source de sécurité note que le niveau d’activisme est devenu plus élevé. L’un des aspects de cet activisme est une surveillance accrue de la communauté iranienne en France. Parfois, ceux qui se sentent visés dénoncent ces actions, ce qui conduit à des dénonciations aux services français ou même à des plaintes.
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