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14 juin 2024 18 h 12 min

« Nappes phréatiques très satisfaisantes avant l’été »

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Après deux étés stressants, les voyants sont enfin passés au vert. Grâce aux précipitations, l’état des aquifères de la France a continué de s’améliorer en mai, offrant une perspective prometteuse pour un été moins difficile que celui de l’année précédente, selon le rapport mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Cependant, certaines régions sont toujours dans des situations critiques.

Au 1er juin, 70% des aquifères du pays présentaient des niveaux supérieurs à la normale, soit une augmentation de 5% comparé à un mois plus tôt. Le BRGM indique dans un bulletin publié le 14 juin que seulement 19% restent inférieurs à la normale, une diminution par rapport aux 22% précédents.

« C’est une situation très réjouissante et plutôt inhabituelle », s’exclame Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, lors d’une conférence de presse. « C’est plus favorable que ce que nous avons observé l’année dernière, en mai 2023, lorsque 66% des aquifères étaient sous les normes mensuelles », note le BRGM.

Seulement les aquifères des Pyrénées-Orientales et de Corse ont des niveaux inférieurs à ceux de mai 2023.

Des précipitations importantes ont aidé à maintenir cet état « très satisfaisant sur une large part du territoire français ». Ce résultat a été accentué par une recharge « très excédentaire » de l’hiver 2023-2024 qui s’est prolongée jusqu’en mai, tandis que les précipitations continuaient de se déverser, alimentant les aquifères normalement en phase de décharge à cette époque où la végétation absorbe une grande part des précipitations.

Selon le BRGM, il est prévu que la fin de la période de recharge en France s’étende généralement à juin, à moins d’autres accumulations de pluies. Toutefois, la situation actuelle indique un niveau supérieur à la normale pour les semaines à venir. Météo-France a noté que ce printemps (mars-avril-mai) a été le plus pluvieux depuis 2008, avec une augmentation de plus de 45% des précipitations. Le mois de mai a été le plus pluvieux depuis 2013, et d’après le BRGM, c’est le quatrième mois de mai le plus humide pour les nappes d’eau depuis trente ans, en termes de niveau d’eau par rapport à la normale.

En conséquence, les pluies récentes ont eu un impact positif sur certaines nappes d’eau inertielles, notamment dans le corridor Rhône et dans l’ouest et le sud du bassin parisien. Pour les nappes d’eau plus réactives, la situation est très bonne, la plupart d’entre elles affichant des niveaux faiblement élevés à très élevés. En mai, la recharge a continué dans les secteurs arrosés, de l’est du Languedoc au massif armoricain.

Cependant, la situation s’est dégradée pour les nappes d’eau des Alpes et de Provence. En Corse, les niveaux restent variables, proches ou supérieurs à la normale à l’Ouest, mais faibles à très faibles à Cap Corse et dans la partie orientale. Les régions les plus touchées restent l’Aude et surtout les Pyrénées-Orientales, en particulier le massif des Corbières et la plaine du Roussillon, où les faibles précipitations d’avril et de mai n’ont pas permis de compenser pour les déficits.

« La plaine du Roussillon a souffert d’une absence de renouvellement des eaux souterraines depuis deux ans, comme le souligne Violaine Bault. Bien qu’il ait plu au début mai, cela n’a eu qu’un effet minimal sur la région. Cette pluie a principalement servi à humidifier la terre et fournir un peu d’eau à la végétation, mais son effet sur les nappes phréatiques a été négligeable, selon l’expert.
Pour la saison estivale, même si des températures plus chaudes que la moyenne sont attendues sur tout le territoire, la situation pourrait être moins critique que l’année précédente. En effet, deux tiers des départements étaient encore en alerte rouge pour la sécheresse en octobre de l’année passée. Cela dit, l’organisme public invite à la prudence concernant les prélèvements d’eau dans les nappes phréatiques, et avertit que les zones de Roussillon, de l’Aude et du nord de la Corse pourraient continuer à connaître des tensions en matière d’approvisionnement en eau. »