D’une discrétion notoire, une annonce a été faite le vendredi 14 juin sur le site officiel de la Commission de Protection des Données (DPC), le régulateur du respect de la vie privée en Irlande qui gère les cas impliquant Meta (Facebook, Instagram) en Europe. Elle indique que le colosse des médias sociaux a « suspendu » son plan d’exploitation des contenus postés par ses utilisateurs européens pour perfectionner ses modèles d’IA. Selon le DPC, cette décision est le résultat de « discussions rigoureuses entre [la Commission] et Meta ».
Au début du mois de juin, Facebook et Instagram avaient déclaré que dès le 26 du même mois leurs entités commenceraient à utiliser « les informations divulguées par les utilisateurs sur les produits et services Meta », y compris les textes, photos, commentaires et même les « stories » (messages éphémères) pour améliorer leurs outils d’IA. Les utilisateurs européens avaient le droit de contester cette mesure, bien que ce ne soit pas facile car cela nécessitait de remplir un formulaire dans un sous-menu des deux applications.
Cette annonce avait soulevé un tollé et a conduit à la déposition de plusieurs plaintes par l’association européenne de défense de la vie privée NOYB, qui affirmait que cette collecte de données était en violation avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union européenne.
« Nous soutenons ce changement, mais nous resterons vigilants », a déclaré Max Schrems, le président de NOYB, dans une déclaration. « Pour l’instant, Meta n’a pas modifié sa politique en matière de respect de la vie privée, ce qui rendrait l’engagement [de ne pas utiliser les données européennes pour le moment] légalement contraignant. Les plaintes que nous avons déposées nécessitent un jugement sur le fond. »
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