Une société municipale d’économie mixte, un cabinet de syndic immobilier, un expert-architecte et un ancien maire adjoint de Jean-Claude Gaudin devaient comparaître devant le tribunal correctionnel pour répondre de leur possible rôle dans l’effondrement meurtrier de deux bâtiments de la rue d’Aubagne à Marseille, le 5 novembre 2018. Cependant, lors du procès qui doit débuter le 7 novembre, ils seront finalement quinze accusés, soupçonnés d’homicides involontaires, blessures involontaires et mise en danger d’autrui.
Suite à une démarche assez rare après une instruction, neuf autres personnes et deux entreprises ont été nommées directement par les avocats des victimes. Parmi eux, le directeur général de Marseille Habitat, une société d’économie mixte possédant le bâtiment vacant du 63 rue d’Aubagne, un cadre de cette société, le gestionnaire du cabinet de syndic Liautard et les propriétaires de quatre appartements du bâtiment du 65 où les huit victimes ont perdu la vie dans ce tragique incident. C’est donc un total de six individus et deux entreprises qui partageront le banc des accusés.
« Me Brice Grazzini, défenseur de plusieurs parties civiles, souligne que les propriétaires ont été largement négligés dans l’enquête qui s’est concentrée principalement sur les rôles institutionnels et de haut niveau. Selon lui, les propriétaires doivent être tenus pour responsables de leur non-intervention. Les experts, chargés d’examiner les facteurs ayant conduit à la tragédie, ont déclaré qu’il était inévitable que les bâtiments s’effondrent en raison du manque de maintenance à partir de mi-octobre 2018. Outre les charges d’homicide, de blessures accidentelles et de mise en danger, les avocats des victimes ont introduit l’infraction de soumettre des personnes vulnérables à des conditions de logement indignes de l’humanité.
Ces derniers ont signifié des citations directes introduites depuis des mois, dès qu’il a été confirmé que les juges d’instruction ne mettraient pas les copropriétaires en examen, se limitant à leur représentant, le cabinet de syndic Liautard. Me Clément Dalançon affirme que les propriétaires doivent absolument être inclus dans le débat judiciaire, soulignant leur coresponsabilité dans ce drame qui a secoué la ville de Marseille. »
Il n’y a pas eu consensus parmi les partis civiques concernant la citation des propriétaires, et cela concerne notamment les membres de la famille des huit résidents décédés. Par exemple, la propriétaire du troisième étage côté rue ne comparaitra pas devant le tribunal. « Elle est une vieille dame de 80 ans qui vit dans des conditions à peine meilleures que celles de son locataire », déclare Me Stéphanie Spitéri, défenseure des proches d’une des huit victimes décédées. Dans l’appartement adjacent côté cour, une locataire et son invité avaient perdu la vie. Cependant, d’après Me Céline Lendo, l’avocate de la famille de cette locataire, « mes clients ont jugé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour inculper une propriétaire qui soutenait la locataire auprès du syndic à chaque fois qu’elle signalait un problème ».
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