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14 juin 2024 7 h 07 min

« Appel Attentat Nice: Deux Accusés Recondamnés »

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Les deux procès postérieurs à l’attaque qui a fait 86 victimes à Nice le 14 juillet 2016 servent encore aujourd’hui d’exemples dans l’histoire du système judiciaire antiterroriste. Les motivations de l’auteur de l’attaque, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un livreur tunisien qui a foncé avec son camion dans la foule sur la Promenade des Anglais, semblent être plus liées à des troubles psychiatriques qu’à une véritable conviction idéologique.

Il n’a pas été possible de le confirmer avec certitude, car le tueur a été tué par la police. Cependant, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait des signes indicatifs d’une grave déstabilisation mentale : il a souvent battu sa femme, l’a violée avec un manche de balai, a menacé de la jeter par la fenêtre avec leurs deux filles, l’a urinée et parfois, a déféqué sur le sol. Contrairement à la plupart des attaques qui ont frappé la France, il n’a laissé aucune revendication ou allégeance à un groupe terroriste.

En l’absence du tueur, deux de ses amis, Mohamed Ghraieb, un réceptionniste d’hôtel franco-tunisien de 48 ans, et Chokri Chafroud, un migrant tunisien de 44 ans en situation irrégulière, ont été condamnés le 13 décembre 2022 à dix-huit années de détention criminelle pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ils ont insisté sur leur innocence et ont fait appel, mais ils ont à nouveau été condamnés le jeudi 13 juin à la même peine, augmentée par une période de sûreté des deux tiers.

« Vas-y, remplis le camion ».

Christophe Petiteau, président de la cour d’assises spéciale de Paris, a affirmé que la famille de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait détecté des signes de sa radicalisation. Certes, quelques semaines avant ses actions meurtrières, Lahouaiej-Bouhlel avait manifesté un intérêt pour l’islam, bien qu’il ne pratiquait pas la religion, consommait de l’alcool, prenait des drogues, entretenait une relation homosexuelle et ne faisait jamais de prières. De plus, il avait une fascination pour les vidéos violentes, invoquant des scènes de torture et d’accidents de voiture, ainsi que la propagande djihadiste.

Cependant, la vraie question reste de savoir si ce sont ses amis qui auraient dû reconnaître en lui une menace idéologique ou une menace psychiatrique. Plus crucial encore est de déterminer leur implication dans le renforcement de ses envies mortelles. En effet, quelques mois avant l’attaque, Chokri Chafroud, présent en Tunisie à l’époque, avait envoyé plusieurs messages troublants à Lahouaiej-Bouhlel via Facebook, dans lesquels il exprimait son désespoir face à ses échecs et la situation économique déplorable de son pays. Il écrivait notamment: « La Tunisie est un désordre », « Il n’y a ni emploi, ni avenir, il n’y a que l’humiliation »…

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