En plein effort, Etienne s’efforce d’atteindre un bloc violet sous les acclamations de ses amis. Son doigt, recouvert de magnésie, tremble à toucher la prise avant qu’il ne redescende lourdement sur le matelas de sécurité. Il discute avec Tristan, son partenaire, sur la façon de compléter ce parcours violet – perçu comme le plus difficile dans ce centre d’escalade.
Il semblerait qu’Etienne et Tristan n’ont pas beaucoup de points communs à première vue. Tristan, âgé de 33 ans, est enseignant à Vigneux-sur-Seine (Essonne), et Etienne, âgé de 17 ans, est un lycéen Parisien. Cependant, ils se rencontrent souvent dans le même centre d’escalade. Etienne, le plus jeune des deux, admet souvent sécher les cours pour rester jusqu’à tard dans la soirée.
Dans une manufacture réaménagée du 20e arrondissement de Paris, près de Nation, l’entreprise Arkose, leader français de l’escalade urbaine, a installé deux zones d’escalade. Sur des murs de près de cinq mètres de haut, sans harnais, une multitude de grimpeurs amateurs s’efforcent de toucher le sommet en grimpant sur différents blocs de couleur. Le lieu est très fréquenté, surtout durant les jours fériés au mois de mai. Selon Maxime Jublot, directeur de ce centre, la fréquentation hebdomadaire avoisine les 7 000 entrées, un chiffre impressionnant pour un centre de la franchise, en partie grâce à sa proximité avec le métro.
En France, l’intérêt pour la discipline de l’escalade a connu un bond considérable ces dernières années. Aujourd’hui, près de trois cents salles sont en activité contre une quinzaine seulement au tournant du siècle. Comme l’explique Eric Boutroy, spécialiste du sport et conférencier à l’université Bernard Lyon-I, l’escalade était à l’origine principalement pratiquée à l’extérieur ou dans des espaces gérés par le secteur public. Cependant, depuis le début des années 2010, un nombre croissant d’acteurs privés ont investi dans cette discipline.
Arkose et Climb Up, leaders du marché, ont immédiatement proposé des services qui répondaient plus précisément aux besoins des populations urbaines et périurbaines, offrant des heures d’ouverture plus souples et continues, avec des offres fréquemment mises à jour. « La commercialisation et l’« indoorisation » (la pratique de l’escalade en salle) ont généré de nouveaux adeptes de l’escalade », ajoute Eric Boutroy. Le profil type du grimpeur est généralement un jeune adulte diplômé, surtout masculin et le plus souvent sans enfants. Il est à noter que la majorité d’entre eux pratique rarement l’escalade en extérieur.
69,43% de l’article reste à lire, accessible uniquement aux abonnés.
Laisser un commentaire