Un autre produit a été ajouté à la lutte contre la bronchiolite suite au Beyfortus en 2023. En juin, la Haute Autorité de santé (HAS) a préconisé l’usage du vaccin Pfizer Abrysvo pour combatte le virus respiratoire syncytial (VRS), qui est à l’origine de la majorité des cas de bronchiolite, maladie représentant un risque majeur pour les bébés.
A la différence du nirsévimab (vendu sous la dénomination Beyfortus), dont le procédé est distinct car il n’implique pas l’injection directe d’anticorps aux nouveau-nés, le vaccin Abrysvo est administré à la mère durant son huitième mois de grossesse. La mère produit ensuite des anticorps, qu’elle transmet à son bébé par le placenta, le protégeant ainsi pendant ses premiers mois de vie.
Les membres de la commission technique des vaccinations (CTV) de la HAS ont jugé les avantages individuels et collectifs du produit en se basant sur les valeurs d’efficacité vaccinale fournies par le laboratoire : une diminution de 81,8 % des infections graves à VRS et une diminution de 67,7 % des hospitalisations jusqu’aux 3 mois de l’enfant. La bronchiolite est une préoccupation majeure, car elle contamine 30 % des enfants de moins de 2 ans chaque année. En cas d’épidémie majeure, les services de pédiatrie, qui font face à une crise structurelle depuis de nombreuses années, peuvent se retrouver rapidement débordés, ce qui peut conduire à des transferts de nourrissons vers d’autres régions, comme cela s’est produit durant les hivers 2022-2023 et 2019-2020.
Une surveillance accrue est nécessaire.
Alors que l’Agence européenne des médicaments a approuvé la commercialisation d’Abrysvo en juillet 2023, les spécialistes français ont adopté une approche plus circonspecte. Ils préconisent que les femmes enceintes se fassent immuniser pendant leur huitième mois de grossesse, spécifiquement entre la trente-deuxième et la trente-sixième semaine, tandis que l’agence européenne a donné son accord pour des vaccinations dès le sixième mois.
Cette prudence a été inspirée par un incident malheureux survenu deux ans auparavant. Le laboratoire GSK avait été contraint de mettre fin aux essais cliniques d’un vaccin contre le VRS destiné également aux femmes enceintes, qui était considéré comme un équivalent au vaccin de Pfizer. La raison? Une augmentation notable du taux de naissances prématurées et par conséquent de mortalité chez les enfants dont les mères avaient été vaccinées, comparativement au groupe qui avait reçu un placebo. Ces résultats ont été suffisants pour discréditer le produit, bien que les causes exactes n’aient pas été clairement identifiées.
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