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13 juin 2024 12 h 09 min

« Rwanda accuse HCR de mensonges migratoires »

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Le mercredi 12 juin, Kigali a lancé une accusation de « tromperie » contre le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), suite à son affirmation que les demandeurs d’asile renvoyés du Royaume-Uni au Rwanda pourraient être déplacés et victimes de persécutions. Selon les avocats du HCR, qui s’étaient exprimés devant un tribunal de Londres, les personnes concernées par cette expulsion controversée risquaient d’être envoyées dans un autre pays où elles pourraient être violentées ou persécutées.

Dans une déclaration, le gouvernement rwandais a répondu par: « La HCR ment », incriminant l’agence pour « un ensemble d’allégations absolument infondées » contre Kigali. Le gouvernement a fait valoir que l’organisation semblait s’efforcer de faire passer de faux témoignages devant les tribunaux britanniques, en rapport à la manière dont le Rwanda s’occupe des demandeurs d’asile.

L’audition qui s’est déroulée lundi est la plus récente d’une série d’actions en justice visant à contrer cette mesure du gouvernement britannique, qui est vivement critiquée par les défenseurs des droits des demandeurs d’asile. L’ONU et le Conseil de l’Europe lui ont également demandé de renoncer à son projet.

Dans une déclaration, l’instance des Nations unies a réagi en déclarant: « Le HCR a toujours exprimé avec force ses préoccupations concernant les graves dangers que l’externalisation [des demandes d’asile] fait peser sur les réfugiés, y compris le refoulement, et considère que le partenariat (…) entre le Royaume-Uni et le Rwanda déplace les responsabilités en matière de décision d’asile et de protection des réfugiés », sans plus de précision.

D’après une législation passée le 23 avril par le Parlement britannique, les immigrants entrant illégalement au Royaume-Uni pourraient être déportés au Rwanda, où leur demande d’asile sera examinée, sans aucune chance de revenir au Royaume-Uni, peu importe la décision finalement prise. Les premiers départs ont été programmés pour juillet, et les premiers arrestations d’immigrants ont eu lieu au début de mai. Cependant, l’avenir de cette proposition controversée reste flou depuis que le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a prévu des élections législatives pour le 4 juillet. Selon leurs avocats, qui ont fait une annonce mercredi, des dizaines d’immigrants qui avaient été détenus par les autorités britanniques en vue de leur déportation vers le Rwanda ont été libérés.