Après dix jours de discussions tendues sur le climat à Bonn (Allemagne), les négociateurs et observateurs ont exprimé leur mécontentement et frustration le jeudi 13 juin. Des obstinations financières entre les pays du Nord et du Sud semblent avoir dominé ces pourparlers. Alden Meyer, spécialiste du think tank E3G et vétéran des négociations sur le climat, déplore le manque d’action et l’attitude accusatrice des délégués face à la crise climatique.
Ces négociations techniques intermédiaires, auxquelles les ministres ou chefs d’État ne participaient pas, réunissaient six mille délégués dans le but de préparer la COP29. La conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra en novembre à Bakou (Azerbaïdjan), a pour principal enjeu de parvenir à un accord sur un nouvel objectif financier mondial en matière de climat. Cet objectif, qui doit être adopté lors de la COP, remplacera l’engagement actuel des pays développés. Ce dernier a promis de fournir 100 milliards de dollars par an (93 milliards d’euros) aux pays en développement, un objectif atteint en 2022 avec deux ans de retard et qui devrait être remplacé à partir de 2025.
Un document de travail informel de 35 pages a été conçu par les négociateurs, contenant toutes les options actuellement disponibles. Cependant, le point de discorde majeur reste la valeur de ce nouvel ensemble de propositions. Des suggestions de financement entre 1 100 et 1 300 milliards de dollars par an de 2025 à 2030 ont été mises sur la table par l’Inde, le groupe Arabe et le groupe Africain. Ces propositions ont été rejetées par les nations développées qui n’ont pas offert leur vision du montant financier idéal, selon l’interlocuteur égyptien. La déléguée australienne a laissé entendre que la décision finale sur la somme devrait seulement être prise une fois que la structure de l’objectif a été fixée.
Les pays développés ont exprimé leur volonté de ne plus être les seuls financiers et pressent pour inclure dans la liste des contributeurs les nations actuellement en pleine essor économique et grands pollueurs, tels que la Chine ou les pays du Golfe. La Chine a cependant refusé cette proposition, affirmant qu’elle n’a pas l’intention de prendre part à cette responsabilité. Lola Vallejo, conseillère spéciale climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), explique que la Chine craint un impact sur son statut de pays en développement dans d’autres domaines si elle accepte cette responsabilité.
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