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13 juin 2024 9 h 09 min

« Direct: G7 vise accord actifs russes »

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Glenn Cloarec a également contribué à l’animation de ce live. Vous pouvez lire tous nos rapports, décryptages et articles sur le conflit en Ukraine. Le « Monde » offre également des analyses détaillées.

Des graffitis récents et un « collectif artistique » ukrainien suspicieux sont apparus sur des cercueils à la tour Eiffel. Pendant ce temps, la Cour pénale internationale a été alertée sur les discours haineux diffusés par les propagandistes du Kremlin dans le contexte de la guerre en Ukraine.

En envoyant des avions Mirage, Emmanuel Macron a franchi une nouvelle étape dans son soutien à Kiev. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a remercié la France pour son soutien lors d’une allocution devant une Assemblée nationale peu dense. Malgré l’augmentation de l’aide militaire française, des critiques émanent des oppositions.

Selon une analyse, la bataille de Kharkiv a brisé cette « ligne rouge » que les Européens et les Américains semblaient avoir établie au début du conflit. D’ailleurs, Vladimir Poutine menace de fournir des missiles à des groupes opposés à l’Occident.

Il y a un an, le barrage de Kakhovka en Ukraine a été détruit. Un rapport a dénoncé ce geste en le qualifiant de « crime de guerre environnemental ». De plus, des efforts sont déployés pour éviter une escalade de la menace instaurée par le conflit en Ukraine.

Quant aux questions les plus fréquentes, nous y apportons des réponses. Par exemple, comment les drones sont-ils utilisés par Moscou et Kiev? Selon un rapport publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé en défense, la guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a connu une escalade sans précédent. Les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour, soit un chiffre impressionnant comparé aux 3 000 drones que dispose l’armée française.

Les Ukrainiens et les Russes font principalement appel à des UAV (véhicules aériens sans pilote, en anglais) d’origine civile, accessibles et peu coûteux. Ces drones sont utilisés pour surveiller le terrain de combat et orienter les troupes ou les tirs d’artillerie. Certains sont également modifiés pour transporter de petites charges explosives qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Bien que moins nombreux, les drones kamikazes jouent aussi un rôle crucial. Équipés d’une charge explosive, ces UAV sont lancés sur la ligne de front sans objectif prédéfini. Moscou utilise les drones russes Lancet-3 ainsi que les Shahed-136, fabriqués en Iran. N’ayant pas une flotte de guerre conséquente, l’Ukraine se moque de l’ennemi avec des engins maritimes télécommandés, de petits kayaks chargés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Tant les Ukrainiens que les Russes comprennent l’importance des drones pour leurs opérations et se sont organisés pour soutenir leurs troupes à long terme. Ils le font non seulement en achetant en gros des drones civils sur le marché, mais aussi en établissant des capacités de production internes. Bien que balbutiante au début de la guerre du Donbass il y a dix ans, l’industrie nationale ukrainienne a depuis gagné en force. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été développée et serait bientôt lancée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Limitée par les pénalités occidentales qui entravent son accès aux éléments électroniques vitaux, la Russie lutte pour maintenir son élan. Cependant, d’après le renseignement américain, Moscou aurait entamé la construction d’une usine dans la zone spéciale d’Alabouga pour la production de drones kamikazes d’origine iranienne, tels que les Shahed-136.

Quelles sont nos informations sur le stock de missiles russes ?

Il est extrêmement complexe, pour ne pas dire impossible, d’établir une image précise du stock actuel de missiles de l’armée russe. Bien que les services de renseignement ukrainiens fournissent régulièrement des informations sur cette question, la fiabilité de leurs estimations est questionnée.

D’après Andri Ioussov, le porte-parole du renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, les forces russes auraient eu 2300 missiles balistiques ou de croisière avant le conflit et en auraient conservé plus de 900 au début de l’année. En plus de ces chiffres, selon le porte-parole, il faudrait compter des milliers de missiles anti-aériens S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’un large arsenal de S-400, une version plus moderne avec une portée triplée. En août, Vadym Skibitsky, le second du GUR, indiquait un total de 585 missiles ayant une portée supérieure à 500 kilomètres.

Quant à la capacité de production, divers experts estiment qu’elle pourrait atteindre une centaine de missiles balistiques ou de croisière chaque mois. En octobre, le GUR évaluait la production à 115 unités.

Il semble que la Russie ait acquis des projectiles à courte distance depuis l’Iran et la Corée du Nord, et continue d’amasser ces armements. L’agence de presse Reuters, se basant sur des sources iraniennes, indique que l’Iran a fourni à la Russie 400 missiles Fateh-110 (d’une portée de 300 à 700 kilomètres) depuis janvier, quand un accord a été visiblement convenu. On ne sait pas combien de missiles la Russie a obtenu de la Corée du Nord, mais on sait que 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, comme l’a révélé le procureur général, Andriy Kostin. Les experts qui ont examiné les débris et les trajectoires estiment qu’il pourrait s’agir de missiles KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.

Qu’en est-il des avions F-16 de combat? En réponse à une requête de longue date du président ukrainien, les États-Unis ont enfin donné leur consentement au transfert d’avions F-16 combat à l’Ukraine en août 2023. Les plus de 300 F-16 potentiels dispersés dans neuf pays européens – dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal – ne sont pas tous immédiatement disponibles pour transfert.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mentionné que l’Occident avait promis 42 F-16 à Kiev, bien que ce chiffre n’ait pas été vérifié. Le Danemark a promis d’en donner 19 en total, avec les 6 premiers devant être livrés d’ici la fin de 2023, huit supplémentaires en 2024 et les cinq derniers en 2025, comme la première ministre danoise Mette Frederiksen l’a précisé. Les Pays-Bas, qui ont également promis de fournir des F-16, possèdent 42 unités, bien qu’ils n’aient pas indiqué combien ils prévoient de donner.

Par ailleurs, la formation des pilotes ukrainiens pour manipuler ces avions de chasse américains est nécessaire. Onze nations alliées à Kiev se sont engagées à former ces pilotes. L’OTAN pense que ce n’est qu’au début de 2024 que les troupes ukrainiennes seront en mesure de manier ces avions en combat, tandis que d’autres experts prédisent l’été de la même année.

Quel genre d’aide militaire est fournie à Kiev par ses alliés ?

Deux ans après le début du conflit à grande échelle, le soutien de l’Occident à Kiev semble s’essouffler : les aides récemment engagées sont en déclin entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Cette tendance pourrait se maintenir, le Sénat américain ayant des difficultés à voter pour des aides et l’Union européenne (UE) ayant eu du mal à adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, en raison de l’opposition de la Hongrie. Il faut noter que ces deux packages d’aide n’ont pas encore été comptabilisés dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les chiffres de l’institut allemand révèlent une réduction et une centralisation du nombre de donateurs autour d’un groupe de pays : les États-Unis, l’Allemagne, les pays du Nord et de l’Est de l’Europe, qui promettent de l’aide financière importante et des armes de pointe. Au total, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à verser au moins 276 milliards d’euros pour l’aide militaire, financière ou humanitaire.

De manière générale, les nations les plus prospères se révèlent également être les plus altruistes. Dirigeant le pack, les États-Unis ont promis plus de 75 milliards d’euros en aide, dont une solide somme de 46,3 milliards destinée à l’aide militaire. Les différents pays de l’Union Européenne, quant à eux, ont réservé des aides bilatérales de 64,86 milliards d’euros et des aides collectives tirées des fonds de l’Union européenne qui s’élèvent à 93,25 milliards d’euros, totalisant 158,1 milliards d’euros.

Toutefois, lorsqu’on examine ces contributions en termes de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays, la perspective change. Les États-Unis tombent au vingtième rang avec seulement 0,32% de leur PIB, battus par des pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie domine cette liste avec 3,55% de son PIB, suivie de près par le Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). Les cinquième et sixième places sont respectivement occupées par la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Ces trois États baltes, tous voisins de la Russie ou de la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus génereux depuis le début du conflit.

Quant à la France, elle se place à la vingt-septième position sur la liste des pourcentages du PIB avec 0,07% de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09%). L’aide de la France a été sur une pente descendante constante depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la France étant vingt-quatrième en avril 2023 et seulement treizième à l’été 2022.

Qu’en est-il des tensions qui sévissent à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne?

Les mois passés ont vu une tension croissante entre la Pologne et l’Ukraine, principalement due au transit de céréales ukrainiennes. En 2022, la Commission européenne a inauguré des « voies de solidarité » afin d’encourager l’exportation et la commercialisation, sans aucune taxation douanière, des produits agricoles ukrainiens en Afrique et au Moyen-Orient. Cependant, depuis le commencement de ces tensions, près de la moitié des céréales ukrainiennes s’achemine ou termine son voyage au sein de l’Union européenne, d’après la Fondation Farm, qui se penche sur les questions agricoles à l’international. Ces céréales sont proposées à un prix significativement inférieur au blé cultivé dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.

La Pologne, soutenue par la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, soutient que ces céréales déstabilisent le marché local et par conséquent les revenus agricoles. Ainsi, ils ont unilatéralement cessé leurs importations en avril 2023. Bruxelles a approuvé cet embargo, mais spécifié qu’il devait permettre le transit vers d’autres nations et ne devait durer que quatre mois. Varsovie, jugeant que le problème de base n’était toujours pas résolu, a choisi de maintenir sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, bien que Bruxelles estimait que l’embargo avait perdu sa justification car leurs études indiquaient qu’il n’y avait plus de distorsion de marché pour les céréales.

Depuis la frontière polono-ukrainienne, les fermiers de Pologne ont instauré un blocus pour empêcher l’invasion des camions ukrainiens sur leur sol national. Leur principale revendication est l’instauration d’un « embargo total » sur les marchandises agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine. Ils attribuent l’augmentation astronomique de leurs frais de production à la saturation des silos et des entrepôts ainsi qu’à la chute des prix. Le président ukrainien, au début de 2024, qualifiait le blocus à la frontière polonaise de preuve de « l’affaiblissement de la solidarité » à l’égard de son pays, demandant par conséquent des négociations avec la Pologne. Il a aussi soutenu que « seule Moscou tire profit » de ces discordes, mettant en lumière « l’apparition de slogans nettement pro-Poutine ».

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