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13 juin 2024 11 h 12 min

« Déplacements forcés mondiaux atteignent niveaux historiques »

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La population mondiale de personnes déracinées par la force est toujours en croissance, perpétuant une tendance ascendante observée depuis plus de dix ans. D’après le rapport annuel rendu public le 13 juin par le Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (HCR), le début de 2024 enregistre un effectif supérieur à 120 millions de personnes délogées involontairement, fuyant la persécution, la violence ou les conflits. Cette situation a atteint des « chiffres sans précédent », révélant « l’émergence de nouveaux conflits, l’évolution de certaines situations existantes, et l’incapacité à résoudre des crises durables », a prévenu le HCR. La majorité de ces individus restent dans leur pays d’origine, mais le HCR compte également 43,4 millions de réfugiés.

Filippo Grandi, le chef du HCR, a vivement critiqué dans une interview à l’AFP ceux qui perçoivent la situation comme une « invasion » de personnes malveillantes qui cherchent à « prendre vos emplois, compromettre vos valeurs, votre sécurité, et qui doivent donc être expulsées, que nous devons ériger des barricades », soulignant que cela ne résout pas le problème. Alors qu’une montée des partis politiques d’extrême droite, opposés à l’immigration, est observée lors des élections européennes, M. Grandi affirme que de telles attitudes ne font qu’exacerber le problème, favorisant ainsi l’immigration clandestine, qui est plus « complexe à gérer ».

L’ampleur des flux migratoires vers l’Europe est mise en perspective, nous rappelant par exemple que le Tchad a accueilli un demi-million de réfugiés soudanais en 2023, chiffre bien supérieur à ceux arrivés en Europe via la Méditerranée cette année-là. Le HCR a d’ailleurs exprimé son inquiétude quant à la crise humanitaire au Soudan, qualifiée de l’un des plus grands déplacements humains à l’échelle mondiale. Depuis avril 2023, on compte plus de 7,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan et environ 1,9 million à l’extérieur de ses frontières.

L’année passée a également été caractérisée par des mouvements de population massifs en République démocratique du Congo et en Birmanie, causés par des conflits armés intenses. Par ailleurs, la situation au Moyen-Orient s’est détériorée. L’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, souligne qu’entre octobre et décembre 2023, environ 1,7 million de personnes, représentant plus de 75 % de la population de la bande de Gaza, ont été forcées à se déplacer en raison des violences extrêmes liées à la guerre menée par Israël suite à l’attaque du Hamas en octobre 2023.

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