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13 juin 2024 10 h 06 min

Crédits immobiliers augmenteront-ils avec RN?

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Emmanuel Macron, le président de la République, a prévenu que si le Rassemblement national (RN) prenait le pouvoir, les coûts du crédit augmenteraient. Selon lui, les taux d’intérêt sur les prêts immobiliers grimperaient en flèche. C’était sa réponse à une question posée lors de sa conférence de presse du mercredi 12 juin.

Cependant, tout avait paru clair jusqu’à l’annonce de la dissolution. En effet, après la décision de la Banque centrale européenne de réduire ses taux directeurs le jeudi 6 juin, il avait été prévu que la baisse des taux de crédit immobilier commencée en début d’année se prolonge dans les mois à venir. Cependant, les résultats des élections européennes du dimanche 9 juin et la déclaration de dissolution de l’Assemblée nationale ont modifié ce plan.

Le lendemain de l’élection, le taux d’obligation assimilable du Trésor (OAT) à dix ans a considérablement augmenté. Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, attribue cette hausse soudaine à l’annonce inattendue de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le taux du OAT à dix ans est désormais autour de 3,25%, comparé à une moyenne de 2,99% en mai et de 2,80% au premier trimestre. Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis, a noté que nous avons retrouvé les niveaux de novembre 2023.

En effet, l’évolution des taux de crédit immobilier est influencée par l’évolution de l’OAT à dix ans. On a toujours pensé que le taux de crédit à dix ans devrait être 100 points au-dessus de l’OAT à dix ans pour permettre aux banques de prêter à une marge convenable, explique Cécile Roquelaure. En résumé, ceux qui empruntent sur une décennie pourraient se retrouver à payer théoriquement 4,25 % par rapport à 3,60 % actuellement d’ici quelques semaines.

Une interruption de la tendance à la baisse ?
Il est vrai que certains réseaux avec des dépôts considérables sont moins susceptibles de se refinancer sur les marchés ; ils sont donc moins affectés par les fluctuations sur les marchés obligataires. De plus, au cours des derniers mois, les hausses du taux de l’OAT n’ont pas influencé la tendance actuelle de la baisse des taux de crédit immobilier. « On est en réalité autour de 70 points de base au-dessus de l’OAT depuis quelques temps », note Pierre Chapon, co-fondateur de Pretto.

Actuellement, « nous ne remarquons pas une augmentation des crédits et les banques continuent d’être prêteuses », déclare Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artemis Courtage. Après avoir presque arrêté de prêter pour les biens immobiliers, « les banques ont des objectifs élevés dans ce secteur qu’elles peinent à atteindre. Dans ce domaine, il est compliqué d’établir des stops and go, la concurrence entre les institutions devrait s’intensifier, ce qui entrave l’augmentation des taux », estime Caroline Arnould, Directrice générale du courtier Cafpi.

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