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« USA sanctionne l’effort de guerre russe »

Le live a été animé par Marie Slavicek, Fatoumata Sillah, Romain Del Bello, et Solène Lhenoret. Consultez nos reportages, articles et analyses sur le conflit en Ukraine. Le « Monde » présente des analyses détaillées et des reportages. Les discours haineux de la guerre en Ukraine ont été contenus dans des graffitis nouveaux à la tour Eiffel par un « collectif artistique » ukrainien soupçonneux.

La CPI a été appelée à se pencher sur les discours de haine des propagandistes du Kremlin dans le contexte de la guerre en Ukraine. Avec l’envoi de Mirage, le président français Emmanuel Macron a fait un pas de plus dans son soutien à Kiev. Devant une Assemblée nationale peu nombreuse, Volodymyr Zelensky a exprimé sa gratitude à la France pour son soutien.

La France a augmenté son assistance militaire malgré les critiques de l’opposition lors de la visite de Volodymyr Zelensky à Paris. « Il est clair que la bataille de Kharkiv a effacé cette “ligne rouge” que les Européens et les Américains semblaient avoir tracée au début du conflit. »

Vladimir Poutine menace de fournir des missiles à des groupes hostiles à l’Occident dans le cadre de la guerre en Ukraine. Un an après la destruction du barrage de Kakhovka en Ukraine, un rapport décrit ceci comme « un crime de guerre environnemental ».

Comment gérer le risque d’escalade en Ukraine ? Nous répondons à vos questions les plus courantes. Comment Moscou et Kiev utilisent-ils des drones ? La guerre des drones en Russie et en Ukraine a pris une ampleur sans précédent ces derniers mois. Selon un rapport publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé en défense, les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones chaque mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour le contexte, l’armée française possède environ 3 000 drones dans ses stocks.

Essentiellement, les Ukrainiens et les Russes font appel à des UAV (véhicules aériens sans pilote) civils, économiques et largement disponibles. Ces appareils sont généralement utilisés pour surveiller le terrain de combat et pour diriger les troupes ou les tirs d’artillerie. En outre, certains sont adaptés pour transporter de petites charges explosives qui sont alors déversées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

En moins grande quantité, les drones-suicides occupent aussi une place significative. Ces UAV, équipés d’explosifs, sont envoyés au-dessus de la ligne de front sans avoir un objectif préétabli. Les drones russes Lancet-3 sont utilisés par Moscou, ainsi que les Shahed-136 fabriqués en Iran. Malgré leur manque de flotte de guerre considérable, les Ukrainiens provoquent l’ennemi avec des bateaux sans pilote, des kayaks télécommandés équipés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Témoignage de l’importance cruciale des drones pour leurs opérations, les Ukrainiens et les Russes se sont arrangés pour soutenir leurs troupes sur le long terme, non seulement en faisant l’achat massif de drones civils sur le marché, mais également en établissant des capacités de production nationales. Bien que balbutiante au début de la guerre du Donbass, qui a commencé il y a dix ans, l’industrie nationale ukrainienne a depuis lors pris de l’ampleur. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé que la copie du drone russe Lancet avait été réalisée et serait bientôt mise en service sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie est contrainte par les sanctions de l’Occident qui freinent son approvisionnement de composants électroniques. Cependant, selon les agences de renseignement américaines, Moscou a entamé la construction d’une nouvelle usine sur le site économique spécialisé d’Alabouga, afin de produire des drones suicides de conception iranienne, tels que le Shahed-136.
Quelles informations disposons-nous sur les réserves de missiles russes ?
Il est extrêmement difficile, voire praticable, de déterminer l’état actuel de l’inventaire des missiles de l’armée russe. Les agences de renseignement ukrainiennes publient régulièrement de l’information sur la question, mais leur fiabilité est douteuse.
Andri Ioussov, le représentant du directoire du renseignement du Ministère de la défense (GUR), a déclaré à Liga.net que l’armée russe possédait environ 2300 missiles balistiques ou de croisière avant le déclenchement du conflit, et qu’elle disposait toujours de plus de 900 de ces armes au commencement de l’année. De plus, ce porte-parole a révélé l’existence de dizaines de milliers de missiles de défense aérienne S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, et un important inventaire de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois plus grande. En août dernier, le numéro deux du GUR, Vadym Skibitsky, a dévoilé que l’armée possédait 585 missiles ayant une portée supérieure à 500 kilomètres.
Concernant les volumes de production, elles seraient à l’heure actuelle de l’ordre d’une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, selon divers spécialistes. En octobre, le GUR avait estimé ce chiffre à 115 par mois.

Selon des sources iraniennes citées par l’agence Reuters, la Russie a acquis des missiles de courte portée d’Iran et de Corée du Nord, avec 400 missiles iraniens de la série Fateh-110 (d’une portée de 300 à 700 kilomètres) livrés depuis janvier, suite à un accord. Le nombre de missiles acquis de la Corée du Nord est inconnu mais, selon le procureur général, Andriy Kostin, 24 d’entre eux ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024. Ces missiles sont probablement des KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres, d’après l’analyse des débris par des experts.

En ce qui concerne les avions de combat F-16, les Etats-Unis ont autorisé le transfert de ces avions à l’Ukraine en août 2023, répondant à une requête de longue date du président ukrainien. Bien qu’il y ait plus de 300 F-16 potentiels dans neuf pays européens, y compris la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous ne sont pas en mesure de les céder immédiatement.

La quantité exacte promise à Kiev par les alliés occidentaux, estimée à 42 F-16 par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, n’a pas été confirmée. Le Danemark a promis 19 F-16, dont les 6 premiers devant être livrés par la fin de 2023, suivis de 8 autres en 2024 et 5 en 2025, comme l’a indiqué la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également promis des F-16 et en possèdent 42, n’ont pas annoncé combien ils prévoient d’en céder.

De plus, les aviateurs ukrainiens nécessitent une formation pour manier ces avions de guerre américains. Un groupe de onze nations alliées de Kiev a décidé de prendre la responsabilité de la formation de ces pilotes. Selon l’OTAN, les militaires ukrainiens ne seraient aptes à utiliser ces avions en conditions de combat qu’à partir du début de 2024, bien que certains experts prévoient que cela pourrait être possible à l’été de la même année.

Quelle est l’étendue de l’aide militaire que les alliés apportent à Kiev ?

Suite au déclenchement du conflit majeur deux ans auparavant, on assiste à un ralentissement du soutien occidental à Kiev. Les nouvelles aides engagées ont diminué pour la période allant d’août 2023 à janvier 2024, comparativement à la période similaire de l’année précédente, tel que stipulé dans le rapport le plus récent de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Cette baisse de soutien est susceptible de continuer, avec le Sénat américain qui peine à débloquer des fonds d’aide, et les difficultés de l’Union européenne (UE) à adopter un programme d’aide de 50 milliards le 1er février 2024, en raison de l’opposition de la Hongrie. Toutefois, ces deux packages d’aides ne sont pas encore répertoriés dans le dernier compte rendu de l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les informations recueillies par l’institut allemand démontrent que le nombre de donateurs est en déclin et se focalise désormais autour de quelques pays principaux : les Etats-Unis, l’Allemagne, et les nations du nord et de l’est de l’Europe. Ces pays s’engagent à offrir à la fois une aide financière importante et de l’équipement militaire de pointe. Pour conclure, depuis février 2022, les nations en soutien à Kiev ont promis un total de 276 milliards d’euros d’aide, qu’elle soit d’ordre militaire, financier ou humanitaire.

En termes absolus, les nations les plus prospères ont été les plus libérales en matière d’aide. Les États-Unis dominent en tant que principaux donateurs, promettant plus de 75 milliards d’euros, 46,3 milliards d’euros de cette somme étant consacrée à l’aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont déclaré à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides collectives tirées des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), ce qui représente un total de 158,1 milliards d’euros.
Cependant, lorsqu’on considère ces apports par rapport au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement est modifié. Les États-Unis descendent au vingtième place (0,32 % de leur PIB), bien en dessous de pays voisins de l’Ukraine ou d’ex-républiques soviétiques alliées. L’Estonie mène le classement des aides par rapport au PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top 5. Les trois États baltes, qui ont tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, font partie des plus grands donateurs depuis le début du conflit.
Selon le classement du pourcentage du PIB, la France est à la vingt-septième place, avec 0,07 % de son PIB engagé, juste après la Grèce (0,09 %). L’aide apportée par la France a constamment diminué depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était à la vingt-quatrième position en avril 2023, et treizième à l’été 2022.
Qu’entend-on par les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne?

L’Ukraine et la Pologne ont connu des relations tendues depuis plusieurs mois, en grande partie à cause du transit des céréales ukrainiennes. Au printemps 2022, l’union européenne (UE) a mis en œuvre des « chemins de solidarité » pour faciliter l’expédition et la vente de produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient, cela sans aucune taxe douanière. Toutefois, selon la Fondation Farm qui réfléchit sur les problématiques agricoles mondiales, près de la moitié des céréales ukrainiennes transitent ou terminent leur voyage à travers l’UE depuis le début du conflit.

De plus, ces céréales sont vendues à un prix considérablement inférieur à celui du blé de l’UE, spécialement celui issu des pays d’Europe centrale. En raison de l’impact de ces céréales sur le marché local et les revenus des agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont décidé de bloquer unilatéralement leurs importations en avril 2023. Bruxelles a accepté cet embargo à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure que quatre mois.

Néanmoins, Varsovie a refusé de réouvrir sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, pensant que la situation sous-jacente n’avait pas été résolue. De son côté, Bruxelles croyait que l’embargo n’était plus nécessaire, car les analyses montraient qu’il n’y avait plus de distorsion de marché pour les céréales.

Les cultivateurs de Pologne ont instauré un blocage à la frontière polono-ukrainienne, dans le but de stopper l’arrivée des camions en provenance d’Ukraine sur le sol national. Ceux-ci demandent l’instauration d’un « embargo total » sur les produits agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils protestent face à l’augmentation drastique de leurs frais de production alors que leurs silos et entrepôts débordent et que les tarifs sont à leur plus bas niveau. Au commencement de 2024, le président ukrainien considérait ce blocus à la frontière polonaise comme une preuve de « l’affaiblissement de la solidarité » envers son pays, et a sollicité des discussions avec la Pologne. Il a également déclaré que « seul Moscou se félicite » de ces conflits, condamnant aussi « l’émergence de slogans clairement pro-Poutine ».

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