Camille Galap, l’ancien recteur, est désormais le président nouvellement élu de l’université Paris-Saclay. Il a remporté les élections le mardi 11 juin après deux tours de vote, le premier n’ayant pas permis à l’un des trois candidats de remporter la majorité absolue des voix du conseil d’administration. Suite au retrait d’un candidat, M. Galap a obtenu 20 voix, soit une de plus que le nombre minimum nécessaire.
Son élection met fin à une saga qui a commencé en février lorsque la présidente sortante, Estelle Iacona, candidate à sa propre succession, a été devancée par Yves Bernard, soutenu par la FSU et la CGT. Aucun des deux n’a obtenu la majorité absolue, ce qui a entravé le processus électoral. Camille Galap, nommé administrateur provisoire en mars, a démissionné fin mai pour se présenter lui-même. Maintenant élu, il est chargé de la tâche difficile de résoudre la crise institutionnelle au sein de l’université de renom.
Tout en bénéficiant de statuts dérogatoires au code de l’éducation, l’université, avec ses diverses composantes, ses grandes écoles, ses universités « membres associées » et ses organismes de recherche, est « expérimentale ». Dans son conseil d’administration, elle accorde une grande place aux personnalités extérieures qualifiées qui, bien qu’au nombre de dix-huit, ont autant de poids que les élus représentant les enseignants, chercheurs et étudiants.
« L’université Paris-Saclay est non seulement une université de recherche intensive, mais aussi une université territoriale attrayante, reconnue pour son excellence scientifique et sa diversité sociale », déclare Camille Galap dans sa déclaration d’intention, tout en soulignant qu’il a pu observer le blocage institutionnel concernant la nomination des personnalités extérieures qualifiées.
Le dialogue mené par lui a révélé des sujets supplémentaires à débattre sur des questions organisationnelles, des moyens et des problèmes liés à la non-fusion des universités associées, tels que les universités d’Evry et de Versailles qui n’ont pas fusionné conformément aux plans initiaux sans raison donnée.
Yves Bernard estime que le programme de Camille Galap intègre de nombreux aspects du sien, qu’il s’agisse d’un rééquilibrage institutionnel, d’une révision de l’agenda de l’expérimentation, de l’écoute du personnel ou d’introduire un dialogue social. Bernard, qui a reçu 11 votes au deuxième tour, voit cela comme une réussite si Galap respecte ce programme, ce qu’il espère sincèrement.
Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupelec, un membre de l’établissement, exprime son dépit après l’annonce par Emmanuel Macron des gagnants de l’appel à manifestation d’intérêt des clusters IA le 21 mai. Selon lui, Paris-Saclay n’a reçu que 20 millions d’euros, un montant minime par rapport aux 75 millions remportés par PSL (Paris Sciences et Lettres). Il a confié à Le Monde qu’il éprouvait des difficultés à ne pas établir de lien entre les problèmes de gouvernance et ce résultat décevant. Alors que l’université fonctionnait en pilotage automatique, elle a perdu une partie de sa splendeur.