Maria, une femme dans la trentaine, raconte son expérience de vivre avec son ancien partenaire, dont la mère s’occupait de nettoyer l’appartement et de préparer des repas chaque semaine. Lorsqu’elle a emménagé, son partenaire attendait probablement qu’elle reprenne ces tâches, mais cela ne s’est pas produit, et ils ont fini par se séparer après plusieurs mois de vie commune. Cette expérience ne surprend pas Maria, compte tenu des conclusions d’une récente étude menée par le Centre d’études démographiques de Barcelone.
Cette étude, qui a enquêté sur plus de 74 000 couples avec des enfants mineurs dans quinze pays européens, a révélé que les femmes grecques consacrent en moyenne 282 minutes par jour (plus de 4 heures) à diverses tâches ménagères, y compris le ménage, les courses, la cuisine et la garde des enfants, contre 59 minutes pour les hommes. Cela rend la Grèce le pays où les hommes contribuent le moins à ces tâches en Europe. En comparaison, les femmes françaises passent en moyenne 206 minutes par jour à effectuer des tâches ménagères, contre 111 minutes pour les hommes.
Lors d’un podcast sur le site d’actualités News247, Marilella Antonopoulou, rédactrice en chef de Ladylike, un magazine féminin en ligne, partage qu’elle consacre « deux ou trois heures par jour » au ménage et à d’autres tâches ménagères. Elle note cependant qu’elle est relativement chanceuse : elle reçoit une aide deux fois par mois et son mari consacre beaucoup de temps à s’occuper des enfants. Elle admet qu’elle n’est pas la plus défavorisée dans ce domaine.
Selon les déclarations de certaines sources, l’inéquité dans la répartition des responsabilités est attribuée au faible pourcentage de femmes actives sur le marché du travail, tant en Grèce qu’en Italie. En effet, une femme sur sept est sous-employée, ne travaillant qu’à mi-temps, leur laissant une charge domestique et parentale accrue. Les statistiques helléniques indiquent que le taux de chômage des femmes était de 11,7 % en novembre 2023, alors que celui des hommes s’élevait à 7,5 %. Selon les données de l’OCDE de mai 2023, 13,8 % des femmes et seulement 5,1 % des hommes travaillaient à mi-temps.
De plus, le constat du SEV, l’équivalent grec du Medef, révèle une disparité salariale significative avec les femmes gagnant en moyenne 13 % de moins que les hommes. Cela pousse souvent les femmes à arrêter de travailler pendant des mois, voire des années, comme c’est le cas pour Maritsa Balanou, une enseignante d’école maternelle. Elle a choisi de rester à la maison pour élever ses deux enfants jusqu’à leur entrée à l’école à l’âge de quatre ans. « Mon mari, qui travaille comme garde-côte, avait un revenu plus élevé, alors j’ai cessé de travailler pour obtenir un doctorat, c’était un choix personnel», explique Balanou, âgée de 37 ans. Elle souligne également le rôle des employeurs et des institutions dans le maintien de ces inégalités, expliquant qu’elle se voit régulièrement interroger sur ses intentions de maternité lors des entrevues d’embauche et remarque que les écoles ont tendance à négliger le contact avec les pères en cas de problème avec un enfant.
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