Il est inévitable de les repérer sur les plateformes numériques. Ces dernières semaines, les campagnes de financement sur GoFundMe, un site dédié à la collecte de fonds, destinées aux citoyens palestiniens sont largement partagées, en particulier par des influenceurs. Par exemple, la créatrice de contenu française OPcrotte prend l’initiative de partager la requête d’aide de Mohammad, un homme de 25 ans résidant à Gaza, via divers canaux tels que ses diffusions quotidiennes sur Twitch, son compte X et ses « stories » sur Instagram.
À l’instar de nombreux Palestiniens après la réplique d’Israël à la suite des attaques du Hamas le 7 octobre, Mohammad a décidé de solliciter la générosité du public en ligne. Il a initié une campagne avec un message en anglais: « Aidez notre famille à fuir Rafah et à commencer une nouvelle vie ». Au moment de la rédaction de l’article, sa collecte avait atteint 42 000 dollars (à peu près 39 000 euros), sur un objectif de 50 000.
OPcrotte s’est vu attribuer le rôle de marraine française de Mohammad. Depuis le 4 juin, elle s’efforce quotidiennement d’accroître le montant de cette collecte. Mue par l’émotion, elle confie au journal Le Monde: « Je me sens responsable de sa vie, je ne peux pas l’abandonner. Je dois réussir à utiliser mon influence en sa faveur ». Quelques jours avant cela, elle avait été approchée par un des nombreux internautes français qui se mobilisent en arrière-plan pour promouvoir ces collectes palestiniennes. Cela témoigne d’un mouvement spontané d’internautes.
La sociologue artistique MekDaVinci, telle qu’elle se présente sur Instagram, s’inscrit dans ce mouvement communautaire. Le 21 avril, c’est elle qui l’a initié. « Je ne pouvais pas rester inactive, alors j’ai décidé de soutenir ces Palestiniens par le biais de parrainages des fonds collectifs par les influenceurs », raconte la militante au Monde, qui est suivie par près de 40 000 personnes sur TikTok.
Le concept est facile à comprendre. MekDaVinci cherche ou reçoit des campagnes de financement en provenance de la Palestine sur le site GoFundMe. Elle s’efforce ensuite de vérifier du mieux qu’elle peut l’identité des fondateurs avant de les transmettre à des influenceurs, espérant que ceux-ci inciteront leurs abonnés à faire preuve de générosité.
Au gré des semaines et des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, d’autres initiatives ont vu le jour. Comme celle de Sefy : une nuit, alors qu’il rumine devant son écran les nouvelles du Proche-Orient, ce réalisateur sur Twitch conçoit une « barre de dons » pour les vidéastes de la plate-forme. Ces derniers peuvent maintenant ajouter à leurs diffusions en direct une image qui représente l’évolution en temps réel des fonds collectés sur GoFundMe et déclenche des alertes à chaque don. « Nous avons une base de données de treize fonds pour le moment, et nous commençons par ceux qui sont sur le point d’être terminés », déclare Sefy, dont l’outil a été utilisé par une trentaine de streamers. Parmi eux, Kameto, dont les fans ont donné plusieurs dizaines de milliers d’euros à des Gazaouis.
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