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12 juin 2024 18 h 12 min

« L’abstention n’entrave plus le RN »

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En dépit d’une légère augmentation de la participation au scrutin des élections du Parlement Européen français le 9 juin, l’abstentionnisme a continué à prévaloir, avec seulement un peu plus de la moitié des électeurs inscrits qui se sont rendus aux urnes (51,4%). Au fil des années, les élections sont généralement marquées par un taux de participation médiocre. Les résultats ont montré une réception modeste pour toutes les listes de candidats sans exception. 7,3% des inscrits ont soutenu la liste gouvernementale menée par Valérie Hayer, tandis que la liste du Parti socialiste-Place publique dirigée par Raphaël Glucksmann a attiré 6,9% des voix. La liste du Rassemblement national, malgré sa victoire éclatante à ce scrutin, n’a capté que 15,7% des votes des inscrits.

Dans une situation où la majorité de la population française ne vote pas, il est indéniable que les facteurs sociodémographiques ont eu un impact significatif sur la participation. Le jour du scrutin, les groupes d’âge plus avancés, les individus les plus éduqués et les plus aisés ont été plus nombreux à voter que les jeunes, les personnes vulnérables et les moins instruites. Les sondages montrent clairement une différence d’approximativement 30 points en termes de taux de participation entre la tranche d’âge qui vote le moins, les 18-34 ans, et celle qui vote le plus, les 60-75 ans. Des enquêtes confirment également une participation plus conséquente des cadres comparée à celle des ouvriers et des employés.

L’income a un lien fort avec le taux de participation aux élections dominicales : un écart d’environ 30 points est constaté entre ceux qui gagnent moins ou égal à 1 000 euros et ceux qui perçoivent plus de 5 000 euros. Tout en reconnaissant le taux d’absentéisme stable d’une élection à l’autre, avec une sociologie prédictive de l’abstention et en conséquence, de la participation.

Le 9 juin à 20 heures, comme à chaque élection, les zones périphériques jeunes et populaires des grandes villes métropolitaines ont enregistré le plus bas taux de vote : 10 points de moins que la moyenne nationale enregistrée à Roubaix (Nord) ou Vaulx-en-Velin (Grand Lyon). Au sein de ces régions, les bureaux de vote des grands ensembles de quartiers ont connu un taux d’absentéisme encore plus élevé : seulement un quart des électeurs ont voté dans le bureau de la cité des Cosmonautes, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, que nous suivons depuis 2002.

L’absentéisme structural est élevé

Parallèlement, les bureaux de vote des centres-villes ou des banlieues bourgeoises, qui sont plus âgés et plus riches, ont enregistré un taux de participation de 10 points de plus que la moyenne, comme à Versailles, Arcachon (Gironde) ou Paris. Les zones rurales, plus âgées et mieux représentées sur les listes électorales – en raison de leur stabilité géographique – ont également confirmé leur plus forte tendance à voter.

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