Durant cinq décennies, la chanteuse française et icône populaire Françoise Hardy a été une figure constante dans la culture pop, restant un symbole d’une jeunesse en constante évolution. Même à son plus faible, efflanquée par une longue lutte contre la maladie, qui a brouillé les frontières entre la bravoure et l’hypocondrie pathologique, elle est restée fidèle à cette image. Depuis ses premiers pas comme idole yéyé, Hardy a documenté le flux incessant du temps, les périls de la vie, et a maintenu une présence durable. Sa voix inégalable, aérienne, révélait sa mélancolie, sa passion pour la « bile noire », l’un des quatre humeurs définis par les médecins anciens, connue pour induire la tristesse. Hardy, une parolière exceptionnelle, avait confié dans Clair-obscur (2000) : « Rien ne m’aime plus que la blessure cachée derrière son masque d’apparence ».
Jean-Marie Périer, son ami et ancien amant, a capturé l’image de la dame aux cheveux blancs dans un chemisier et une veste blanche pour un livre d’hommage publié en 2011. Selon lui, elle était toujours la même créature délicate et gracieuse qu’il avait rencontrée pour la première fois en 1962 chez elle, rue d’Aumale à Paris. Il se souvenait comment la vision de Françoise l’avait marqué et comment elle n’avait jamais quitté son esprit. Rien n’a changé la jeune fille mince de « Tous les garçons et les filles », qui a grandi à Paris avec sa mère célibataire. Françoise Hardy, atteinte d’un lymphome et d’un cancer du larynx, ayant subi des chutes et des fractures répétées ces dernières années, a quitté la scène publique le 11 juin 2024. Son fils Thomas Dutronc a annoncé simplement sur les réseaux sociaux : « maman est partie ». Elle avait 80 ans.
Françoise Hardy, née le 17 janvier 1944 à Paris sous le signe du Capricorne et influencée par l’influence froide de Saturne – le plomb des alchimistes – s’est découvert une passion pour l’astrologie dans les années 1970. Sa fascination pour cette discipline l’a conduite à écrire des livres et à animer régulièrement des émissions de radio sur RMC. Une importante partie de son temps a été consacrée à l’analyse des équinoxes et des solstices, ainsi qu’à l’harmonisation de son comportement avec ses traits naturels. Comme elle l’a admis au Monde en 1996, elle était introvertie de naissance : « Sergio Leone décrit la différence entre son travail et celui de John Ford de cette façon : ‘ Dans ses films, on ouvre les fenêtres. Dans les miens, on ferme la porte, et si on l’entrouvre, on risque de prendre une balle entre les deux yeux.’ J’ai constamment vécu sous le poids des passions que je me suis créée. Je suis un misanthrope par nature, donc lorsque je me lie à une personne, cela devient crucial pour moi. Quand j’étais enfant, j’éprouvais des sentiments extrêmes pour ma mère. Je suis étonnée d’avoir vécu une telle intensité émotionnelle pendant si longtemps, et d’être encore en vie. »
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