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12 juin 2024 5 h 11 min

« Gilles Candar: La gauche doit s’améliorer »

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Dans le paysage politique français, la problématique de la dissolution de l’Assemblée nationale surpasse largement les questions liées aux récentes élections européennes. Un examen de la situation actuelle et l’analyse des dynamiques de pouvoir existantes sont nécessaires, tout en considérant que les élections européennes sont moins représentatives des futures élections législatives en raison de leurs modalités de vote spécifiques et leurs enjeux distincts.

Les changements dans les élections européennes ces quinze dernières années sont significatifs. En 2009, la tendance à la baisse des partis de gauche était notable tant en France que dans la plupart des pays de l’Union européenne. Cependant, les partis de gauche rassemblaient encore plus de 45% du vote national et étaient représentés par 33 parmi les 72 députés européens français (soit près de 46% des sièges). Lors des élections de 2014 et 2019, la baisse de la gauche était palpable : environ 34% à chaque fois, même en incluant les extrêmes (trotzkistes et régionalistes compris), avec respectivement 23 sur 74 puis 25 sur 79 députés.

En 2024, l’ensemble des partis de gauche, sans exception, semble atteindre un plafond de 32%, avec 27 députés européens (un siège de plus que le Parlement précédent malgré un contingent national de deux députés de plus). En général, bien que leurs positions soient plutôt stables, le niveau de soutien des partis de gauche demeure faible. Un panorama pas totalement sans espoirs, mais cela constitue néanmoins le point de départ obligatoire pour toute analyse.

Bien que de prime abord, les équilibres internes semblent avoir été chamboulés, la réalité indique aussi cela. En effet, la liste PS-Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, a obtenu un bon résultat (13,8%) en établissant une progression significative par rapport à 2019. En effet, elle a plus que doublé son score en cinq ans. Ce succès s’explique par l’alliance bénéfique d’un leader décalé par rapport à l’héritage socialiste traditionnel, possédant une forte capacité de persuasion et de talent, sans pour autant rompre avec les aspects positifs que conserve la gauche socialiste dans la mémoire collective, y compris dans sa représentation actuelle d’élus et ses politiques publiques perçues comme positives.

Cependant, un taux d’abstention plus élevé a été observé pendant les élections européennes. Malgré cela, il est important de noter que cette progression n’indique pas une réversion complète de ce que certains qualifient de « gauche de gouvernement ». Simplement, cette fois, c’est la liste socialiste (et ses alliés) qui a pris le dessus, surpassant légèrement celle des écologistes menée par Yannick Jadot en 2019, alors que le groupe écologiste de Marie Toussaint a réalisé un score légèrement inférieur à celui de la liste Glucksmann en 2019. Au total, les deux listes représentent un peu moins de 20%, le même chiffre qu’en 2014, alors que la somme des voix socialistes et écologistes représentaient un quart en 2014 et un tiers en 2009.

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