Un jeune de 16 ans a été jugé et condamné pour l’assassinat de la petite Rose, âgée de 5 ans, qui a eu lieu à Rambervillers (Vosges) l’année précédente. Le verdict, prononcé le mercredi 12 juin, inclut une peine de réclusion de vingt ans – la sentence maximale – ainsi qu’une supervision sociojudiciaire de vingts ans supplémentaires, ce qui correspond aux demandes du procureur.
À l’annonce de sa peine, l’adolescent n’a montré aucune réaction et a confirmé à la présidente du tribunal qu’il avait bien compris sa sentence. Virginie Barbosa, l’avocate de l’association La Voix de l’enfant, a réagi en déclarant que même si c’est toujours difficile d’entendre une peine maximale pour un mineur, la gravité et l’horreur des actes justifient pleinement cette décision. La personnalité révélée du jeune homme n’offre, malheureusement, aucune perspective de réhabilitation possible. Elle espère de tout cœur que les vingt ans de suivi sociojudiciaire seront suffisants.
En dépit de son jeune âge, l’accusé avait déjà été condamné en mars pour le viol et les agressions sexuelles de deux garçons âgés de 11 et 12 ans dans une affaire distincte. De plus, une plainte pour viol pèse également sur lui dans une autre affaire. Tous ces crimes ont été commis en février 2022, soit un an avant la mort de la petite Rose.
D’après Stéphane Giuranna, l’avocat représentant la famille de la jeune fille défuncte, les analyses psychologiques et psychiatriques sont réellement alarmantes et désastreuses. L’optimisme est totalement absent lorsque des questions sont adressées aux experts concernant la situation. Tout de monde convient d’une seule et même voix que cet individu est sadique et manipulateur et qu’il est très probable qu’il répète ses actes. Néanmoins, la seule option possible est de continuer de le surveiller et de le garder en détention, une condition difficile à accepter pour l’avocat.
Parmi les experts, l’un d’eux a déclaré devant le tribunal que l’individu en question partage une forte ressemblance psychologique avec le tueur en série Francis Heaulme, comme l’a rapporté M. Giuranna. Le conseil, totalement désemparé après les deux premiers jours du procès, est convaincu que le suspect récidivera. Sa grande crainte est que la prochaine victime soit une personne bien connue. C’est une pensée qui s’avère effroyable.
Au cours de la journée de mardi, un psychiatre, qui est l’un des rares à affirmer que le discernement du jeune homme était altéré lors de l’incident, était présent à la barre. Cependant, David Collot, l’un des avocats de la famille de Rose, a exprimé que leur point de vue est aligné avec celui des autres experts. Selon eux, le discernement de l’accusé était clair et complet, une hypothèse qui est appuyée par le déroulement des événements et le plan minutieusement élaboré par le meurtrier avant de commettre son crime.
L’avocat de la défense, Me Julien Weber, n’a pas jugé pertinent d’invoquer un jugement altéré lors de ses plaidoyers. Des problèmes possibles liés à la gestion de ce jeune, qui a été placé dans un centre d’éducation fermé en 2022 pendant un an avant d’être rendu à son foyer, ont également été examinés, selon Me Barbosa. Selon Me Collot, le fait de passer du cadre le plus strict pour un mineur à un retour immédiat à sa famille n’était peut-être pas la décision la plus judicieuse.
Le jeune a admis avoir l’intention de supprimer la vie de la petite fille le 25 avril 2023. Il l’avait appâtée dans l’appartement de sa mère à Rambervillers avec l’alibi de voir un chaton. Seulement une heure après la notification de sa disparition par ses parents, le corps nu de la fillette a été découvert dans un sac poubelle dans le logement de la mère du jeune homme accusé.
Celui-ci a reconnu avoir infligé la mort à la fillette et, d’après Me Collot, il a également confessé mardi « qu’il s’était probablement livré à l’auto-satisfaction après avoir commis l’homicide », « ce qui clarifierait la raison pour laquelle du sperme avait été retrouvé sur le pull de Rose ». La nature sexuelle de ses actes dévoile « un élément crucial de sa personnalité » selon Me Barbosa.