La question de la tenue d’élections législatives anticipées en Allemagne, tout comme en France, est en discussion. Les conservateurs de la CDU/CSU ont remporté les élections européennes avec 30,2% des suffrages, soit une augmentation de 1,3 point par rapport à 2019. Leur victoire précède l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale française par le président Emmanuel Macron le dimanche 9 juin lors d’une soirée. Le secrétaire général de la CDU, Carsten Linnemann, a affirmé que soit le gouvernement modifie sa politique, soit il prépare la voie pour de nouvelles élections, suite à la publication des premières estimations autour de 18 heures.
Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz (SPD) a subi un vrai coup dur lors de ces élections, son parti n’ayant récolté que 14,1% des suffrages, comparé à 15,8% en 2019, ce qui constitue leur pire résultat à ce jour. Les deux autres partis de sa coalition ont également été sanctionnés : les Verts ont reculé de 8,5 points par rapport à 2019 avec 12% des suffrages, tandis que les libéraux du FDP ont obtenu seulement 5,1% du total des votes, soit 0,3 point de moins qu’il y a cinq ans. Ensemble, ces trois partis qui constituent la majorité du gouvernement Scholz rassemblent à peu près autant de votes que la CDU/CSU seul.
Bien que le parti de l’extrême droite, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), ait obtenu un score légèrement inférieur aux 22% à 23% initialement prévus par les sondages en début d’année, il a néanmoins réussi à se hisser à la deuxième place avec 15,9%. Ceci représente une augmentation significative de 4,9 points par rapport à 2019, faisant de ce dimanche le jour où l’AfD a réalisé son meilleur score national depuis sa fondation en 2013. Et cela s’est produit malgré des événements qui auraient pu s’avérer défavorables pour le parti, comme le projet secret de « remigration » de millions d’Allemands d’origine étrangère révélé par le site d’investigation Correctiv, le financement illégale présumé en provenance de Russie et de Chine, et l’affaire où Maximilian Krah, le leader de l’ AfD, a déclaré que tous les anciens SS ne devraient pas automatiquement être vus comme des criminels, ce qui a conduit à l’exclusion de l’AfD du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen.
« C’est un excellent résultat », a déclaré un Tino Chrupalla ravi, coprésident de l’AfD, considérant ce score comme « un bon début pour l’année électorale » qui commence en Allemagne. En septembre, il y aura des élections régionales dans trois états de l’ancienne Allemagne de l’Est (Saxe, Thuringe, Brandebourg), où l’AfD est arrivé en tête ce dimanche, avec 27% des voix, soit 7,5 points de plus qu’en 2019.