Dans le cadre d’une opération soutenue par l’Organisation des Nations Unies (ONU), le président kényan, William Ruto, a confirmé le dimanche 9 juin que l’envoi des forces de police du Kenya en Haïti se déroulerait probablement la semaine suivante ou celle d’après. Haïti fait actuellement face à une vague de violence de gang.
L’Est africain, le Kenya en particulier, devrait être à la tête de cette mission. Cette opération fut validée en octobre 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU et implique l’envoi de 1 000 officiers de police en direction de l’État caribéen. D’autres nations comme le Bénin, les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade, et le Tchad, doivent également participer à cette force.
Lors de son voyage à Nakuru, au centre du pays, le leader du Kenya a fait remarquer: « Dans la semaine qui vient ou la suivante, nous projetons d’envoyer des policiers pour réinstaurer la paix en Haïti ».
Durant sa visite officielle aux États-Unis, M. Ruto avait déclaré à la BBC le 25 mai qu’il prévoyait l’arrivée des forces kényanes trois semaines environ après son discours. Il avait aussi exprimé sa confiance le 31 mai concernant le prochain déploiement des forces de l’ordre.
Alors que les États-Unis sont fortement impliqués au niveau logistique dans cette mission, ils n’y participeront pas avec leurs propres troupes. Le but de cette mission est d’assister la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs qui terrorisent les citoyens du pays. Haïti est en proie à une instabilité politique chronique.
Haiti, une nation caribéenne en difficulté, est prise dans un cercle vicieux d’instabilité politique depuis de nombreuses années. La capitale, Port-au-Prince, est en grande partie contrôlée par des gangs criminels, principalement responsables de divers crimes incluant les meurtres, les viols et les enlèvements pour rançon. Le quotidien de la population est marqué par une crise humanitaire sévère avec des manques criants de nourriture, de médicaments et d’autres nécessités de base.
De l’autre côté, l’initiative au Kenya est sous le feu des critiques et a fait l’objet de litiges juridiques. Un parti d’opposition a récemment déposé une procédure pour empêcher son exécution, arguant que le gouvernement a méprisé la cour, ayant auparavant jugé l’initiative comme étant en désaccord avec la Constitution, illégale et non valable en janvier, négligence que le gouvernement a ignorée.
Le groupe de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, a aussi déclaré en Mai que l’opération soulève des problèmes au-delà des procédures légales, concernant le respect des droits de l’homme et son financement. La police kényane est régulièrement accusée par les défenseurs des droits de l’homme d’abus de force et d’exécutions sans procès.
D’après le groupe, le financement de l’opération a jusqu’à présent atteint 21 millions de dollars, ce qui est nettement inférieur au coût total estimé de l’opération, soit 600 millions de dollars. En réponse aux critiques, M. Ruto, cherchant à établir le Kenya comme une puissance majeure sur la scène mondiale, a soutenu que c’était une « mission humanitaire » dans un pays dévasté, selon lui, par le colonialisme.