La victoire fut aussi surprenante qu’elle fut porteuse de sens. En dirigeant les votes avec son parti, la Coalition Civique (centre droite – groupe PPE) avec 37,1 % des suffrages, le premier ministre Donald Tusk a su réussir son défi : mettre un terme à une chaîne de sept victoires successives par le parti national-populiste Droit et Justice (PiS – ECR) de Jaroslaw Kaczynski. La dernière fois que le parti de M. Tusk s’était imposée à la tête d’une élection remontait à une décennie. En dépit de leur victoire aux dernières élections législatives d’octobre 2023, le PiS, qui était au pouvoir entre 2015 et 2023, n’a pas réussi à conserver sa place dû à l’absence de majorité. Ils ont dû laisser la place à la coalition démocrate.
Selon les résultats définitifs, la Coalition Civique envoie vingt et un députés à Strasbourg, un de plus que le PiS qui a obtenu 36,2% des votes. l’extrême droite de la Konfederacja a atteint son score le plus élevé jamais enregistré, avec 12,1 % et six eurodéputés, mais il y a encore de l’incertitude concernant le groupe politique au sein duquel ce parti divers a l’intention de s’asseoir. La Troisième Voie, une alliance entre le Parti paysan polonais PSL (PPE) et le parti chrétien-démocrate de Polska 2050 (Renew), a obtenu 6,9 % des votes et a gagné trois sièges parlementaires. Enfin, La Gauche a obtenu 6,3 % des votes et enverra également trois eurodéputés.
Durant la soirée des élections, Donald Tusk ne pouvait dissimuler sa joie tandis que les premiers résultats montraient un score plus élevé que prévu pour son parti. « Malgré cette période tumultueuse, je verse des larmes de bonheur (…) Nous avons probablement obtenu le meilleur score parmi les grands partis pro-européens en Europe! », a-t-il annoncé à ses supporters. Selon lui, en Allemagne, les choses ne sont pas au beau fixe, en France, elles sont catastrophiques. En revanche, en Pologne, la démocratie est victorieuse. « Nous avons prouvé que nous sommes l’espoir en Europe et que nous sommes les dirigeants de l’Union Européenne ! ».
Le test était crucial pour M. Tusk : il devait déterminer si la « réforme libérale » entreprise six mois auparavant, après huit ans de gouvernance populiste, était fructueuse et continuait à enthousiasmer ses électeurs. « Je suis conscient que vous souhaiteriez que [ce processus] soit plus rapide et plus efficace, a-t-il admis. Cependant, je suis grandement satisfait : nous avons su utilisé le temps qui s’est écoulé depuis le [scrutin du] 15 octobre de manière productive. », a-t-il déclaré. C’est un point crucial pour le moral des démocrates avant les élections présidentielles de 2025, où la coalition au pouvoir espère mettre un terme à la cohabitation avec le président Andrzej Duda, membre du PiS.
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