Olivier Ziegler, qui est à la fois le chef du centre pour l’obésité (CSO) au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Nancy (CHRU) et enseignant de la nutrition à l’Université de Lorraine, a offert à Stéphane l’opportunité d’essayer le Wegovy, un nouveau remède pour perdre du poids. Stéphane, qui à l’époque pèse 145 kilos, saisit l’occasion sans hésitation en septembre 2022. Cet homme de 50 ans, autrefois sportif et maintenant un colosse de 1,88 mètre, explique avoir pris du poids à travers les années d’une vie devenant de plus en plus sédentaire. Il admet que tant qu’il pesait 100 kilos, son poids ne posait pas problème. Cependant, à 40 ans, il a commencé à souffrir d’hypertension et d’apnée du sommeil. Il se sentait même essoufflé en enfilant ses chaussures. Son IMC ou indice de masse corporelle était de 41.
Le mot « obésité massive » qu’il a découvert sur internet fut un choc pour ce père de famille. Sous l’insistance de sa femme, il se rend au CSO du CHRU de Nancy. Les experts y évaluent ses habitudes alimentaires et de vie. Il découvre l’importance de l’hygiène de vie, de l’équilibre alimentaire, du sens de la nourriture comme récompense et du besoin de faire de l’exercice physique. Son nombre de pas journalier passe de 2000 à 6000. Il réussit à perdre 8 kilos en huit mois. Malheureusement, il reprend ce poids perdu durant ses vacances.
Stéphane a complètement transformé sa vie grâce au Wegovy. Subissant une injection de 2,4 milligrammes chaque semaine, il a réussi à perdre 25 kilos en seulement huit mois. Plus important encore, il a retrouvé le sentiment de satiété qu’il avait perdu depuis longtemps. Il raconte : « Avant, je n’arrivais jamais à être satisfait, mangeant trois plats de pâtes et quatre crêpes salées. Mon cerveau ne me disait jamais “assez”. Je ne distinguais plus entre la faim et le besoin. »
Le Wegovy est l’une des plus récentes avancées médicinales dans le combat contre l’obésité. Semblable à l’Ozempic (qui est destiné aux diabétiques), c’est un médicament qui imite l’hormone du peptide-1 semblable au glucagon (GLP-1), activant son récepteur plus que l’hormone naturelle. Cette nouvelle génération de médicaments, appelés « analogues du GLP-1 », comprend le sémaglutide (Ozempic, Wegovy) et le liraglutide (le Saxenda, autorisé en France depuis 2021 mais non remboursé par la Sécurité sociale).
Cependant, Karine Clément, professeure de nutrition à l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP), souligne : « Ces substances ne sont pas des coupe-faim, ni une solution miracle. » Ainsi, elle conseille une approche globale, comprenant une modification du régime alimentaire, une activité physique régulière et, si nécessaire, un soutien psychologique. Les essais cliniques sont d’ailleurs réalisés sur cette base.
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