Le général Benny Gantz, ancien chef d’état-major, s’est retiré du gouvernement d’union israélien le dimanche 9 juin. Il perdait progressivement son influence au sein de cette coalition depuis longtemps stagnante. Il avait rejoint les rangs peu après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 avec l’objectif de mener la bataille à Gaza et à la frontière libanaise.
Se définissant comme le gardien de Benyamin Netanyahou et de ses alliés extrémistes, Gantz abandonne l’espoir d’exercer du poids de l’intérieur et se prépare à exercer une pression à partir de la rue. Selon lui, le premier ministre « nous empêche de remporter une véritable victoire », l’accusation qu’il a portée contre lui le dimanche soir, en l’appelant une fois de plus à convoquer des élections.
« S’il vous plaît, ne laissez pas notre pays se déchirer », a-t-il supplié, bien conscient que rien n’obligeait Benyamin Netanyahu à céder. La coalition du premier ministre, composée de droite et de fondamentalistes religieux, est intacte avec 64 sièges sur 120 au Parlement. Selon la loi, elle peut rester en poste jusqu’en 2026. Cependant, elle a perdu sa légitimité politique depuis le 7 octobre, portant le poids de la chute historique de l’État face à l’offensive du Hamas.
Depuis six mois, les membres de son parti, l’Unité nationale ainsi que l’opposition parlementaire et un groupement d’anciens militaires, le poussent à arrêter de cautionner ce gouvernement sans direction dans la guerre. Il se croyait encore utile. En octobre 2023, il avait relayé les pressions de Washington dans le but de prévenir une guerre au Liban.
L’ancien dirigeant militaire a autrefois milité pour un court cessez-le-feu qui a abouti à la libération d’une centaine d’otages à Gaza en novembre 2023. Cependant, son retrait rend un nouvel arrangement avec le Hamas de plus en plus douteux. M. Gantz a présenté des excuses aux familles des otages pour cet échec, assumant la part de responsabilité qui lui incombe.
Le comité de guerre semble dorénavant sans finalité
« Nous avons très peu d’influence, si tant est qu’elle existe », déplorait Matan Kahana, un membre élu du parti de M. Gantz et un ancien des forces spéciales, en mai. « Nous en avons marre de créer les conditions pour un accord », a-t-il déclaré explicitement. « Nous avons réalisé que Benyamin Netanyahu préfère toujours maintenir sa coalition » avec l’extrême droite, qui est opposée à tout accord.
« Le gouvernement prend des décisions stratégiques et déterminantes en fonction de considérations politiques », a déploré M. Gantz dimanche, suggérant que M. Netanyahu prolonge la guerre pour des raisons personnelles, dans le but de maintenir sa position politique. Ce dernier l’a une dernière fois exhorté à ne pas « abandonner le champ de bataille » ; ses partisans accusent d’ores et déjà le général de « trahir » le pays.
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