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10 juin 2024 21 h 13 min

« Extrême droite gagne élections autrichiennes »

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Dans une performance historique, l’extrême droite autrichienne a pris la place de leader lors des élections européennes du 9 juin, rassemblant 25,5% des suffrages. C’est la première fois que le Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ) arrive en tête d’un scrutin national dans ce pays de neuf millions d’habitants, devançant de justesse le parti conservateur ÖVP (24,7%) et le parti social-démocrate SPÖ (23,2%). Les électeurs ont ainsi « écrit une page d’histoire », a déclaré Herbert Kickl, leader du FPÖ, devant ses supporters à Vienne. Kickl voit en ces résultats l’opportunité de lancer une nouvelle ère politique en Autriche et en Europe.

Herbert Kickl, qui a pris la tête d’un FPÖ affaibli par de nombreux scandales de corruption en 2021, a réussi à faire table rase du passé. Il espère maintenant devenir chancelier lors des prochaines élections législatives prévues pour cet automne. L’extrême droite a tiré profit d’une campagne électorale dominée par des questions liées à l’immigration. Ils ont également bénéficié de la faiblesse historique des deux grands partis traditionnels autrichiens, le SPÖ et l’ÖVP, qui attirent désormais moins de 50% des électeurs. En revanche, l’actuel chancelier conservateur, Karl Nehammer, connu pour ses gaffes, peine à atteindre le même niveau de popularité que son prédécesseur, Sebastian Kurz.

Monsieur Kickl s’est montré radical sur beaucoup de thèmes. Il a exprimé fermement une attitude antivax pendant la crise de Covid-19 et a pris position pour la Russie depuis le début du conflit ukrainien, en s’opposant à toutes les sanctions européennes et à l’envoi d’armes à Kiev. En tant que défenseur de la théorie du « grand remplacement » et ayant une proximité avec les identitaires, il espère avoir de nouveau un bon score aux élections législatives. Bien que le FPÖ ait déjà fait partie de deux coalitions avec la droite en Autriche, beaucoup de membres du ÖVP estiment que les positions actuelles de M. Kickl sont trop polarisantes.

Campagne très agressive
Malgré une première place lors du vote de dimanche, le FPÖ a obtenu un nombre de points inférieur à ce que les sondages prédisaient. Cependant, la direction du parti a déclaré à la presse autrichienne – à laquelle les journalistes étrangers n’avaient pas été invités à la soirée électorale – que la stratégie adoptée par M. Kickl était justifiée, complètement différente de celle de dédiabolisation adoptée par Marine Le Pen en France. Harald Vilimsky, la tête de la liste FPÖ, a ainsi mené une campagne très agressive, en affichant des posters partout dans le pays appelant à « arrêter la folie de l’UE » et montrant le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en train d’embrasser Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

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