Au cours des dernières années, la droite radicale semblait dominer inévitablement le nord de l’Europe. Toutefois, cela a changé en octobre 2022, lorsque les démocrates suédois, qui étaient arrivés deuxièmes aux élections législatives un mois plus tôt avec 20,5% des voix, ont conclu un accord de coalition avec la droite libérale conservatrice. Huit mois plus tard, en juin 2023, les Finlandais authentiques ont rejoint le gouvernement à Helsinki, et au Danemark, le parti populaire a réussi à mettre en place sa politique d’immigration, soutenue même par les sociaux-démocrates.
Pourtant, le dimanche soir du 9 juin, cet élan s’est arrêté. Tandis que dans d’autres régions de l’Europe, les partis nationalistes célébraient la victoire, ils ont été défaits dans les pays nordiques, balayés par la gauche. En conséquence, la gauche a remporté un succès significatif en Suède, en Finlande et au Danemark. Jonas Sjöstedt, le chef du parti de gauche suédois, a salué ce résultat en le qualifiant de « rayon d’espoir » pour l’Europe, tandis que Magdalena Andersson, la leader des sociaux-démocrates, dont le parti a été victorieux, a exprimé sa satisfaction face à l’intensification de la « vague de gauche » en Suède.
La défaite a été particulièrement dévastatrice pour les démocrates suédois (SD), qui étaient soutenus par 18 à 20% des intentions de vote depuis des mois dans les sondages. Le parti de Jimmie Akesson avait obtenu 15,3 % aux élections européennes en 2019. Depuis sa fondation en 1988, ce parti d’origine néo-nazie s’est renforcé à chaque élection.
Les SD ont réussi à garder leurs trois sièges au Parlement européen avec 13,2% des votes dimanche, cependant ils se retrouvent à la quatrième place, devancés par leur principal adversaire, le Parti Vert, qui a obtenu son meilleur résultat aux élections européennes avec 13,8% des votes. Ce résultat est un message destiné au gouvernement qui a continué à atténuer les engagements du pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de l’environnement. « Les Suédois démontrent qu’ils souhaitent une politique en accord avec les conclusions scientifiques » a déclaré Alice Bah Kuhnke, la meneuse des Verts.
A l’opposé, Jimmie Akesson a indiqué que son parti allait « revoir les résultats et essayer de comprendre pourquoi [ils] ne [progressaient] pas ». Mais il a déjà porté une accusation : « C’est la campagne électorale la plus bizarre à laquelle j’aie pris part », a-t-il affirmé, avec une mine sombre, déclarant que « le mois de mai a été particulièrement dur pour [son] parti ». Charlie Weimers, tête de liste des SD, cite un « effet ‘Kalla Fakta' », en référence à l’émission d’investigation de TV4, qui avait révélé le 14 mai que le service de communication du parti hébergeait une usine de trolls qui animaient des comptes anonymes sur les médias sociaux.
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